Test Salomon First call 2020

2 tests Salomon First call.

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Note moyenne : 7/10
freeflyer

Useuse de veste

Salomon First Call
Avis sélectionné
Profil du testeur : 44 ans | 1,68m | 61kg | Expert
Taille testée : 151
Acheté : 450€ en magasin
Conditions du test : tempête de soleil sur neige fraiche. neige de printemps et soupe inbuvable.

Points forts

carveuse, facile, stable à grande vitesse, très stable malgré sa taille!

Points faibles

top sheet fragile, spatules pas hyper joueuses mais pas son programme
( pas essayée en poudre...)

En préambule :


Cette planche est un modèle 2020 en 151, qui m’a été permis d’essayer en primeur dans quasi tous les sens grâce à Nicolas N’Guyen, aka Mandar.

Si ce nom ne vous dit rien, c’est que vous avez un manque dans la culture snowboardesque de notre patrie. En effet, ce dernier, au même titre que d’autres noms aussi légendaires que David Vincent, Nicolas Droz, Babs, « Fils » Routin, Franck Screm… a beaucoup apporté au snowboard Français et influencé, à son époque, avec son style et niveau (ses 720° sont d’anthologie!), mais aussi par son humilité, qui lui confère encore un caractère que personne ne peut ne pas aimer (désolé Nico si tu me lis, je sais que tu n’aimes pas mais, vu que tu ne le dis jamais, je le fais !)

Après cette séance de mise sur piédestal ou de lèche, comme vous voulez, passons à ce qui nous intéresse vraiment, THE TEST !


Au sec dans le salon (ou plutôt sur le balcon):


La déco:

Celle de la planche que j’ai entre les mains est donc celle de 2019/2020 en 151.

Majoritairement noir mat et rose flashy sur le dessus et quasi identique en semelle, elle ne passe pas inaperçue mais n’est pas du tout « girly » à mon sens. PAS le genre de board avec laquelle vous pourrez aisément faire votre coming out mais elle peut vous y aider quand même selon votre style de ride (les postérieurs en arrière, corrigez-moi vite cela pour éviter les confusions…). Mention « j’aime », spécialement pour le ‘Hillside’ du tail qui, en transparence laisse entre-apercevoir le bois du noyau. Très sympa. Tiens, il y a la signature de W. Nyvelt…

La forme :

C’est une sorte de fish avec un tail en petit swallow et un nose relativement pointu. Notons qu’il n’y a rien d’excessif dans ce shape mais est original et pas désagréable à regarder.

La finition:

Impeccable. Rien à redire, tournée et retournée dans tous les sens tel une P...star, pour rechercher le moindre défaut, j'ai rien trouvé. La qualité est présente.

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ATTENTION,
PRESSÉS, ALLERGIQUES DU TECH, BOURRINS NG-2 ET AUTRES DÉSINTÉRESSÉS PAR LE COMMENT CA MARCHE PASSEZ DIRECT A LA CASE B...

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Comme pour chacun de mes tests, j’aime savoir ce que contient la bête et l'aspect technique que j'essaye de décortiquer et décrypter.

La marque dit:

- "Rock Out Camber"--> traduction Plat entre les pieds pour la stabilité cambré sous les fixes pour la réactivité et rocker en spatules pour optimiser les press. Heu… les press ? Ça press une First Call ? Sinon le cambre je le connais pour l’avoir sur la VILLAIN… donc à voir si ce dernier se comporte de même.

- "Forme twin fuselé" --> il s’agit donc d’une twin… Mais fuselée. Sans rire, même un aveugle le verrait ce fuselage !!! Bref, poursuivons.

- "Popster"--> Heu... Késako ??? Un nouveau groupe de musique ? d’après la marque le shape du noyau tire le meilleur de la nervosité du bois et que je vais avoir l’impression que le kicktail de mon skate s’est greffé sur la board. N’ayant jamais eu de skate avec un tail de cette forme, je ne sais pas trop à quoi m’attendre là !!!

- "Renfort Ghost Basalt " --> Renforts en basalte cousus en couche triaxiale pour une détente et un contrôle durable à quelques vitesses que ce soit. Du basalte donc parce que c’est mieux et ça pose quand tu balances ça à ta mère le dimanche… ‘J’ai une planche avec des bouts de volcan dedans…

- "Densité moyenne biaxiale "--> Couche de fibre moyenne densité qualité constante. Ah. Ok.

- "Suspension ABS"--> Eh ! une board qui freine mieux que toi quand tu le désires ?!!!! Ah non, rien à voir… L’Acrylonitrile Butadiène Styrène, nom barbare – et c’est Salomon qui le dit, même pas moi ! – est le matériau des chants. Comparé à une barre de béton dans laquelle on aurait injecté des pépites de caoutchouc. RIEN QUE CA !!! Rigidité et amortis pour les chocs. Eh bien…pas envie de tester la résistance… elle m’est prêtée cette board !!!

- "Quadralizer"--> Ah, cela, c’est bien connu chez Salomon. Association de la technologie quadratic et equalizer (grosso modo, la courbure des carres n’est pas continue mais par sections droites, et je vous la fait courte l’explication).

- "Flex moyen"--> j’ai besoin de développer, là où même le cancre du fond a compris, ou bien?

- "Biseau all mountain" --> On parle des carres ici. L’angle est adouci aux extrémités. Plus qu’entre les pieds conférant plus de tolérance contrairement au « mordant » entre les fixations.

- "Finition semelle"--> En matériau fritté offrant équilibre entre vitesse et excellente tenue de fart. Elle est également en finition pierre moyenne. En gros, semelle durable avec finition moyennement structurée voulant dire que les neiges « humides » seront moins « ventouse » …

Saoulé du tech ??? Une dernière chose est cependant prendre en compte. Pour une board de 151cm, la « normalité » voudrait une largeur d’environ 25cm. Ici nous avons 26.3cm, donc plus d’1cm ! presque une wide. Ce qui s’accentue sur le nose -+2cm environ- et le tail -+ 0,5cm en moyenne-. De quoi, peut-être, gêner en rapidité de passage de carre. Notons aussi un pintail (différence largeur nose/ tail) de 16mm.

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CASE B: Sur la neige.

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(Oui je sais ça ne veut toujours rien dire mais cela fait un point de renvoi.)

C'est bien joli et chiant tout cela mais ça marche comment sur la neige? Vite! sautons dans la première benne et testons cela!

Sur piste:

Mes premiers virages se sont fait sur le glacier dans une neige relativement fraîche mais surtout sur une piste hyper bien préparée où personne n’est encore passé !!! le rêve pour un Xtremcarver… mais pour la FirstCall ???

Les premiers mètres se font en fakie. En effet, je commence toujours ainsi pour "voir" la tolérance des boards testées. Les virages s'enchainent très rapidement jusqu'à carver sans vergogne ni retenue ! ça tient sévère et ce, malgré une taille de board freestyle !

Passons en normal foot avec un tail slide histoire de sentir le flex du tail. Ce dernier est un peu plus rigide que la Villain et bien plus que la GangPlank pour donner référence, mais moins qu’une Igushi.


J'enchaine direct à carver comme un porc pour trouver le point de rupture. Ça ne lâche vraiment pas grand-chose !


Cela ne fait que quelques centaines de mètres que je la ride et déjà je me retrouve complètement allongé sur le côté, les aisselles baignant dans la neige. DIANTRE ! Je sais qu’il me faudra vérifier l’usure de ma veste aux avant-bras ce soir tellement je vais en faire !

Eurocarve, V-turns, appelons-le comme vous le voulez c’est un vrai plaisir que de s’allonger avec cette planche. Les phi-turns sont hyper stables du début à la fin ne décrochant nullement.

Vu sa taille, jouer à carver avec des appuis spatules entre, est easy et jouissif. OUI jouissif. Carrément. J’avais un gros doute concernant la vitesse de passage de carre à carre mais force est de constaté que la largeur de cette planche (la plus large que j’ai ridée je pense) n’influence que vraiment très peut la vitesse de changement de carre. Mais voilà qu’arrive la première frustration. En effet, la piste se termine ! Vite remontons !

Comme il ne faut pas abuser que d’une seule chose, mon second passage sur la même piste déflorée, voir lacérée par mon précédent passage (pardon les dameurs psychopathe de la piste vierge !) est encore plus rapide mais bien plus orienté freestyle.

Le système de cambre sur cette board est similaire à celui d’une Villain et, donc, en toute logique la même efficacité. Il permet de carver sans souci tout en gardant une tolérance en spatule dès que l’on s’appuie dessus. Je m’explique. En ayant un cambre uniquement sous les fixations et un rocker entre le reste des extrémités et les pieds, si vous écrasez votre planche et la mettez totalement en contact avec le sol, les extrémités se relèverons de la hauteur du rocker. Donc, contrôle et accroche entre et dessous les pieds mais tolérance après.

Parlons du ollie...

Il est assez facile à trouver, étant stable également. Pas un pop hallucinant, propulsant dans l’espace mais largement de quoi faire ! les rotations en flat sont conformes et ce, même en switch. Ce qui est assez déroutant au début car, de voir ce tail en forme de fish relevé peut paraître incompatible dans ce sens de circulation. Or, il n’en est rien, voir, le contraire. Nullement gêné par sa forme, la surprise provient plutôt du nose, qui, bien que plus large –pintail oblige- fait le boulot assurément en SS. Entendez par là que le switch ollie se trouve un peu moins facilement qu’en régular mais est bien loin d’être impossible, au contraire. Une fois maitrisé, l’efficacité est là.

J’ai déjà parlé de l’appuis spatule ? Un peu je crois… Alzheimer me guette peut-être mais, pour faire court, ce n’est pas la jibbeuse de park par excellence. Ne nous voilons pas la face on peut un peu jouer quand même avec mais il faut plus appuyer et « forcer ». D’un autre côté, ce n’est pas non plus ce pour quoi elle est destinée. Donc les furieux du nose slide interminable, cherchez un autre jouet. Les autres, occasionnellement ça peut passer.

La STABILITÉ.

Alors disons-le de suite, j’ai été vraiment surpris de la stabilité et de la confiance ressentie sur ce plateau. J’ai l’habitude de rider des planches dépassant les 160cm en configuration freeride. Je connais donc bien la sensation de stabilité fournie par ces dernières. Eh bien, sur cette « petite » 151, j’ai quasiment ressenti la même stabilité. Vraiment impressionnant. Ayant testé des vitesses presque répréhensibles sur autoroute avec (merci Strava de la donnée), elle ne bouge pas et reste parfaitement placée sur la trajectoire choisie.

L’accroche :

Ayant la « chance » d’avoir sous la main une piste noire de quasi glace (la Valentin pour les connaisseurs des 2 Alpes…) fermée rien que pour moi et mon test (oui bon, j’avoue, je suis passé outre le filet… mais c’était pour le test… ou pas !) en plein milieu de matinée, j’ai constaté que :

- Le système Quadralizer fonctionne à souhait sur cette patinoire

- Que la board peut tenir un rythme soutenu sans souci malgré sa taille.

Pour conclure concernant ce chapitre je dirais simplement que la glace n’est pas un problème pour cette planche.

OH! de la peuf!

Du ciel bleu à foison. Des nuages qui brillaient par leur absence, un soleil donnant de bien jolies marques mais de powpow accessible sans peaux de phoque… que nenni… donc, je ne peux que supposer que le pintail et la largeur du nose et de la planche font le taf sans avoir tester le déjaugeage ni avoir la possibilité de « jibber » la poudreuse. Dommage, je l’imagine assez à l’aise dans de la fraiche.

Le SNOWPARK!

Bon, Je vais être plus qu’honnête. Je crevais d’envie d’essayer quelques rails et boxes, les bigs airs m’étant interdit par mes genoux cagneux du jour. Mais la raison l’emporte et l’idée de rendre la planche « rayée » ou d’avoir testé le béton caoutchouté des sidewalls ne m’enchantait pas du tout donc… à nouveau, je ne peux que supposer qu’elle est largement ridable sur une boxe vu son comportement général. Certes, tenir un press sur rail ne doit pas être aussi simple qu’avec la Rome GP par exemple, mais boardslides et autres sont plus que largement faisable, à mon avis.

Que du bon ?

La perle rare, c’est-à-dire, la planche qui passe super bien en park, carve comme une board suisse, jibbe et est capable d’affronter le Kamtchatka ou Valdez n’existe pas. La First Call est une super board dans son programme qui, je le définis comme : board joueuse à carver (à défaut d’avoir testé la poudre) pour quarantenaire ne passant plus sa journée à s’arracher les yeux pour trouver la moindre bosse sur pistes ou traînant la journée dans le snowpark. Elle est faite pour aller vite, très vite même pour sa taille en confiance.

Un autre problème que j’ai également constaté sur cette planche est que, malgré les précautions que j’ai prises, une skieuse ayant eu la bonne idée de tester la résistance du topsheet avec ses skis, me montre que ce beau revêtement noir mate est fragile (en passant, pardon Nico pour la board, je t’apporterais le scalp de la skieuse la prochaine fois, il n’est pas encore sec…). Cela rajoute à la remarque que je me suis faite dès la première prise sous bras, de comment je peux poser cette planche sans à moitié « péter » les 2 pointes du tail. La solution serait peut-être de la poser en appuis sur le nose plutôt que le tail. A voir.

Conclusion:

C’est une réelle découverte que ce shape. Stable comme quasiment une 161 en faisant 10cm de moins, elle permet de prendre de superbes prises de carre tout en sachant encore s’amuser à sautiller et rebondir partout.

Ayant fait des recherches et comparatifs dans la gamme, je me demande maintenant ce que doit donner la Sickstick qui est décrite comme encore plus performante…

Bref, la FIRST CALL est un vrai jouet pour quarantenaire ayant un niveau allant d’intermédiaire à « je fais dans les 5 premiers au derby de la Meije ». 

Et si t’es plus jeune, essaye ça, tu verras autre chose comme façon de rider… et ne voudra faire que des virage taillés en oubliant le glissé...

Pour qui ?

celui qui veut une board pour tailler en petite taille et s'amuser sur piste. (

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