Arthur Longo : interview, part 1

Nous ne faisons pas beaucoup d'interviews sur Fluofun mais nous essayons de les faire bien. L'année dernière vous aviez eu droit à de grosses interviews de Gigi Ruf, Pat Moore, Danny Kass, Drew Stevenson et Jeremy Jones, nous commençons cette saison 11/12 avec l'interview d'un frenchie un peu hors-normes : Arthur Longo. Arthur est connu depuis des années, à tel point qu'on oublierai presque qu'il n'a que 22 ans, et qu'il vient juste de finir son IUT. Interview en deux partie, et pour la seconde partie qui sera publiée la semaine prochaine vous aurez droit à une video part exclusive en collaboration avec les Pirates... Enjoy !

Fluofun : tu as sûrement fait plus d’interviews que nous, alors déjà, c’est quoi une interview ?
Une interview… c’est une série de questions, qui parlent de ton actualité… de ton passé… de ce que tu penses, forcément qui tourne autour de toi, et puis voilà, ça peut aller taper dans le basique en parlant exclusivement de snowboard pur et dur, ou parler de choses plus personnelles, ça c’est à vous de voir…

On va essayer de faire du plus évolué alors. Qui te demande des interviews globalement ? Uniquement des médias spécialisés ?
Non, j’ai eu les journaux locaux, peut-être pas pour de vraies interviews mais des questions sur mon actualité…

Le Dauphiné libéré ?
Oui, le Dauphiné bien sûr !

C’est important le Dauphiné.
Je transmets mes amitiés aux journalistes ! Non mais c’est souvent la presse spécialisée et j’ai fait quelques magazines.

C’est un signe quand tu commences à faire des interviews dans des magazines qui n’ont rien à voir avec le snowboard ?
Justement, je ne sais pas si j’en ai fait tant que ca pour des mags qui n'ont rien à voir avec le snowboard. Mais c’est sûr que ça veut dire que tu es reconnu à une autre échelle que celle du snowboard uniquement.

Tu penses que c’est quelque chose que les Jeux Olympiques t’ont apporté?
Je pense que ce sont forcément des choses qui se voient ailleurs que sur des sites de snow qui apportent ça. Les compètes, à l’échelle internationale, qui sont diffusées dans l’Equipe ou sur les chaînes nationales peuvent apporter ça…

Tu es un peu chiant à cataloguer, tu ne rentres dans aucun stéréotype de snowboarder. Tu n’es pas le pseudo finlandais-qui-fait-que-de-la-compète, tu n’es pas le gars qui fait que filmer parce qu’il trouve que la compète-c’est-trop-nul...
Oui c’est vrai, je touche un peu à tout sans forcément avoir de direction prédéfinie, je trouve justement plutôt mon équilibre en touchant à tout. Et une fois que j’ai fait plusieurs contests et que j’ai compris à quoi ça se résumait, j’ai besoin de me retrouver dans des choses plus simples, le feeling, la nature… Mais, au fond, ce n’est pas calculé ou quoi que ce soit, c’est juste que parfois j’ai besoin de changer.

Participer aux J.O. c’est quand même un long processus qui est plutôt réfléchi, qu’en penses-tu?
Non c’est sûr, c’est plutôt quelque chose à long terme. Mais bon, me concernant ça ne m’a pas non plus pris quatre ans. J’ai plus ou moins essayé de les faire, de rentrer dans le groupe France, juste en juin avant les J.O. mais rien n’était gagné. Au pire ça me faisait progresser en pipe et c’était une bonne chose. Au final le plus enrichissant fût toute cette préparation que l’on a eu, tous les voyages qu’on a fait ensemble avec ce groupe qui était vraiment cool, et notre coach avec qui on s’entend super bien et qui nous a beaucoup aidé. Les J.O. c’était un peu du bonus si j’y allais c’était bien si je n’y allais pas ce n’était pas la fin du monde justement parce que je touche aussi à d’autres choses.

Arthur et Fred Marchadier

C’était bien les Jeux Olympiques alors ?
L’année passée avec le groupe était vraiment super. En fin de compte les J.O. représentaient la fin de tout ça, on savait qu’on passerait moins de temps tous ensemble après les jeux. Mais bon ça s’est super bien passé, on a bien aimé Vancouver et puis on a vu pas mal de monde de milieux différents, notamment pour la cérémonie d’ouverture. C’est des choses qu’on ne voit jamais et que je suis content d’avoir vécu. Bon après niveau pipe, on a un peu galéré quand même.

Les J.O. sont un grand débat dans le snowboard. Tu penses que ça apporte au snowboard ?
Si c’est bon pour le snowboard ça je n’en sais rien. C’est sûr qu’en tout cas il y a du monde qui le voit, et je pense que voir du pipe c’est quelque chose de super attrayant. Même le boardercross c’était cool ! Moi je n’en fais pas et ce n’est pas pour autant que je ne regarde pas. Je pense que les J.O. peuvent un peu plus montrer aux gens ce qu’est le snowboard et je ne vois pas en quoi ce serait une mauvaise chose. Au contraire je pense que c’est bien que des snowboarders aient l’opportunité de les faire, c’est un choix personnel et je ne pense pas que ça salisse l’image du snowboard, il y a des trucs bien aussi pire que les Jeux Olympiques. Pour ma part je ne voulais pas y aller à tout prix en faisant des concessions sur le reste, je voulais juste partager des bons moments avec des gens que j’adore et c’est pour ça que j’y suis allé.

Tu étais un des seuls à réussir à faire les J.O. et à avoir une part en même temps ?
Les JO arrivent tard dans l’hiver, donc c’était quand même contraignant pour pouvoir shooter. Mais bon je voulais consacrer le temps qu’il me restait après les J.O. à ça. Je pense qu’il y quand même des gens qui ont réussi, Scotty Lago a pas mal shooté avec Travis après, on les avait croisé en Alaska.



Tu avais fait d’autres contests autour des J.O. ?
Oui j’ai enchaîné avec le Arctic Challenge et les Xgames, et là c’était fini ! Les X Games m’ont cassé. J’étais vraiment pressé de faire autre chose, c’est aussi pour ça que je n’ai rien fait là-bas. J’étais vraiment fatigué de tout ça. Dès que j’ai appris que je partais en Alaska et que je me suis retrouvé là-bas, j’ai vraiment repris plaisir sur la board.