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Jibbing Tokyo - portfolio part 1 & 2.

Le monde est merveilleux, et rempli de surprises.

Partir à Tokyo pour une session de jib fait partie de ces moments incroyables... voici l'histoire de "Jibbing Tokyo".

article Burton

Le monde est merveilleux, et rempli de surprises.

Partir à Tokyo pour une session de jib fait partie de ces moments incroyables... voici l'histoire de "Jibbing Tokyo".

Au moment de mettre en place notre programme "The Trip" - un gros trip snowboard Fluofun chaque mois entre septembre et avril - la question du mois de Novembre était épineuse, et les choix restreints.

Aucune station française n'est ouverte, et l'option "glaciers autrichiens" semble la plus réaliste, et repartir à Dachstein après le trip épique de 2011 ne serait clairement pas un problème. C'est alors que Niels Schack rentre dans la danse. Il avait été invité en 2013 à une session jib à Tokyo, les Burton Rail Days. Hummmm... Voilà qui offre une alternative séduisante. Suivre Niels Schack dans les rues de Tokyo, voir les meilleurs riders du monde déchirer un spot éphémère...

C'est précisément à ce moment qu'il nous faut avouer que le snowboard n'est pas le seul critère pris en compte dans un choix de destination, et c'est le parti-pris de "The Trip" : Vous emmener avec nous, découvrir le snowboard que vous n'attendez pas. Direction les gratte-ciels Tokyoites !

Seul ombre au tableau, l'organisateur décide finalement que cette édition 2014 ne serait pas à destination de l'Europe. Oups. Aucun rider européen n'est donc invité, à l'exception de Jamie Nicholls. Le jeune anglais a en effet remporté la première édition du contest, il est donc invité par défaut. Mais pour Niels, cela signifie que l'invitation n'est pas renouvelée... aïe. Doit-on annuler le trip ? Repartir en direction de l'Autriche ? Décision est prise d'y aller quand même, malgré ce manque d'accroche "locale" et la tristesse de partir sans le petit pote qui a inspiré le trip. C'est d'ailleurs la seconde fois, puisque Niels était prévu sur "Le tour des frigos"... 

L'entrée du Meiji-jingu...

Rentrée des classes sous un gros arbre.

Paris ou Tokyo ?

Le Japon est un pays fascinant. Toute la culture y est locale. La musique, la mode, le cinema, la nourriture, le mode de vie, la façon de travailler, la religion, le rapport à l'autre et à la communauté, tout est différent dans l'archipel nippon par rapport à la France. Tout est déstabilisant. Tout est magnifique. On se prend à admirer une publicité pour un dentiste, l'emballage d'un paquet de gateau, la façon dont est emballé avec minutie un teeshirt à 5€ chez Uniqlo.

La façon dont le moindre détail est soigné laisse rêveur pour un français habitué à l'approximatif élevé au rand d'art national, et cela augure tout de bon pour une session de snow urbaine, où les détails comptent plus que tout. Nous arrivons sur le spot dès le jeudi, alors que les trainings sont prévus pour le vendredi, et la session/démo/compète le samedi. Le staff est suffisant, chacun s'adonne à sa tache consciencieusement. Les shapeurs sont ceux de la station partenaire de Hakuba, et ils font du mieux pour réaliser des plans 3D assez ambitieux. La neige est produite à l'aide de petits camions transformant des blocs de glace (tout droit venus du marché aux poissons de Tsukiji) en neige.

Mise en place de l'habillage des échaffaudages.

Les pierres qui constituent cette montagne sont bien spéciales.

Magie de la météo, il neige en plein Tokyo.

Un ouvrier-ninja

Finition des détails au pinceau...

Mais il n'est pas encore temps de parler snowboard. Direction Tokyo pour découvrir la ville, ses temples et ses avenues dignes d'une certaine "plus belle avenue du monde" bien de chez nous. La ville est fascinante, et s'il est bien un point où français et japonais s'accordent à la perfection, c'est l'amour de la nourriture. Les français, si fiers de leur gastronomie, auraient bien de quoi s'inspirer ! Signe des temps, il y a plus de trois étoiles michelin à Tokyo (16) qu'à Paris (10). Ceci dit, ce ne sont pas les trois étoiles qui nous intéressent, mais les petits bouges, les troquets dans les ruelles, les étales libre-service des supermarchés, les sushis à tapis roulant. Et là encore, le dépaysement est de mise. Derrière chaque étale aux signes incompréhensibles se cache une spécialité, très souvent abordable en terme de prix. Chaque repas est une aventure. Ce que vous voyez ci dessous est l'équivalent d'un kebab-frites-coca chez nous niveau prix...

kebab frites salade tomate onions chef Henry, Jamie, T Bird en sortie nocturne interdiction de fumer dans les rues Les lumières de la rue

Le set up construit pour l'occasion est le plus gros que nous ayons jamais vu. L'infrastructure est impressionnante et comporte :  un drop suivi de deux rails à plat avec un down rail décalé quelques mètres plus bas, enchainé avec un descente-plat-descente ou une box à plat collée au mur, la ligne se concluant par un wall. Le tout est agrémenté de détails de décor plus ou moins ridables, comme une chaine en fer entre deux plots, et est longé par une longue descente vers un kicker un peu saugrenu.

Samedi matin, avant de se rendre sur le spot, nous décidons d'aller visiter un quartier dédié aux magasins de snowboard du coté d'Ogawamachi. On ne sera pas déçus ! En lieu et place de "shops" comme on l'entend chez nous, il faudrait plutôt penser "grands magasins", limite boulevard Haussman. Une avenue remplie de shops de snowboard de 6 étages, avec tous les labels les plus core, des séries limitées spécialement produites pour le japon ou de marques inconnues dans nos contrées : le paradis des fans de shopping et autres fashion-victims du snow.

6 étages de plaisir pour les fashion victimes Spazio, un petit shop Autographes et photos pour facebook ! une board Yonex made in Japan !

La star du jour est définitivement Jeremy Jones. L'ex rider du emblématique du Forum 8 est en terrain connu. Il enchaine les tournées promo et session shooting dans le pays depuis quinze ans, et la simple annonce de son nom fait crier les fans. Mais clairement, il n'est pas là pour rider. Les folies sur snowboard, la jeunesse s'en charge.

Burton a fait venir certains des meilleurs jibbers du monde, enfin, d'Amérique du nord : Canada et USA. Tous les riders sont invités, mais ils ne sont pas "payés" pour la démo. Les Burton Rail Days sont censés être une vrai compétition, avec un format, des qualifications, tout ça. Il y avait même des qualifications en ligne pour les riders japonais, qui ont vu la victoire de Yuma Abe, que vous aviez pu découvrir chez nous dans cette video. Personne ne semble s'étonner de l'absence de filles. 

Benny Milam a du style.

Jaeger Bailey a cassé le spot, en short.

La plupart des riders sont là pour s'amuser, et ne se préoccupent pas vraiment de l'aspect "compétition" de la chose, ni du prize money qui atteint 15 000$ pour le vainqueur tout de même. Certains riders sont même carrément étrangers au monde de la compétition, et ne sont là que pour profiter du moment et de leur gloire japonaise. LNP est connu pour ses videos parts, Jeremy Jones... parce qu'il est Jeremy Jones.

Les trainings commencent alors que le soleil tape encore sur les bâtiments du quartier de Roppongi Hills, où a lieu la session. Entouré de boutiques de luxe, essentiellement françaises - Vuitton, Chanel, Dior - le lieu du contest est assez surréel. En plein coeur d'un quartier huppé de la capitale Nippone, entre ambassades, galleries d'art et studios de télévision, Burton a pris possession d'un grand espace au sein d'un centre commercial. Le public est composé à moitié de fans de snow hardcore qui connaissent tous les riders par leurs prénoms, et pour moitié de salarymen venus dépenser leur salaire en shopping hebdomadaire découvrant, ébahis, une bande de snowboarders blancs en tenue de montagne. Les grands pontes de Burton ont fait le déplacement, Jake Burton lui même en tête. Il faut dire que l'histoire d'amour entre le japon et le snowboard est difficilement imaginable depuis la france : imaginez vous un pays où les snowboarders sont la masse, et les skieurs minoritaires. Imaginez vous que la taille du marché du snowboard au Japon est supérieure à celle de toute l'Europe.

Jaeger Bailey, transfert

Spectateurs, architecture, vue. Bienvenue à Tokyo.

Après un set du DJ Izu et de son pote VJ tout simplement hallucinant, il est temps de passer aux choses sérieuses. 5500 personnes se sont amassées en bas de la structure et dans les batiments autour pour assister au spectacle donné par les riders du soir. Chaque fenêtre, chaque coin de barrière est pris d'assaut.
Certains riders misent sur le style, d'autres sur la technique. Le format est rude pour les riders : deux fois 20 minutes de jam session pour espérer se qualifier pour la finale à 6, où ils n'auront que deux runs pour tenter de gagner. Les riders enclenchent sérieusement la seconde et les tricks deviennent d'un coup très énervés.

Zach Aller a été appelé en dernière minute, 20 heures avant le contest, il ne savait pas qu'il en faisait partie. C'est pourtant l'un des plus chauds pendant toute la jam. Brett Wilkinson a un style de ouf et fait des backtails de porc. LNP est tout enervé et Franck April est sur-puissant, représentant son fameux "deja-vu" crew. Benny Milam nous impressionne tandis que Jeremy Jones chill et fait des virages. Jaeger Bailey semble être le plus motivé de tous, il fait deux fois plus de runs que les autres et tente des tricks différents à chaque passage. Le deuxième japonais qualifié on ne sait comment, Reo Takahashi, passe son temps à tenter un transfert totalement improbable, allant du kicker au wall ride en passant au dessus du rail. Il passera deux jours à se mettre des crashs... jusqu'à la finale, où il plaque son trick et remporte les 1000$ du best trick wall. En effet, en plus du traditionnel podium, l'organisation a prévu trois best trick : un sur le rail, un sur le wall, et un improbable "best air". Celui-ci sera remporté par Franck April, à sa grande surprise, grace à un rodeo back tail grab. Le best trick sur le rail reviendra quant à lui à Benny Milam pour un très technique 50-50 sur le wall to hardway 27 boardslide sur le down rail. Engagé, technique, boom, 1000$.

Du monde...

Benny Milam et Jake Burton.

Le format fait que la finale à 6 n'est pas très intéressante. Les riders ne disposent que de deux runs et sont tétanisés par l'enjeu. Les premiers tombent en tentant des tricks tech, les suivant jouent safe en tentant des tricks faciles. Seuls deux riders arrivent à plaquer des tricks techs : Zach Aller et Jaeger Bailey, ils finissent sur les deux premières marches du podium. La polémique viendra de la troisième place de Yuma Abe, qui ne prendra aucun rail sur son run de finale, juste de la vitesse pour un wallride 540 et finit 3ème. 

1st: Zach Aller (CAN) - $15,000 

2nd: Jaeger Bailey (USA) - $6,000 

3rd: Yuma Abe (JPN) - $3,000   

Best Air Trick: Frank April (CAN) - $1,000 

Best Wall Trick: Reo Takahashi (JPN) - $1,000 

Best Rail Trick: Benny Milam (USA) - $1,000

Mais franchement, l'objectif n'était pas là. Ce contest n'est qu'une excuse pour montrer du snowboard à un public incroyablement fan et connaisseur. Les Rail Days permettent aux riders de se faire un nom à Tokyo, de signer quelques autographes, de glaner quelques likes sur facebook et followers instagram. C'était l'occasion pour nous de découvrir un nouveau pays et une nouvelle culture du snowboard. Cette incroyable session est une magnifique demonstration de ce qui pourrait être fait ailleurs avec de la volonté (et un peu d'argent) : montrer du snowboard en live, gratuitement, dans un format plus cool que celui des traditionnels big air urbains, plus proche du public, plus compréhensible... 

La vue depuis le sommet de la Mori tower, au pied de laquelle avait lieu le contest. On n'est pas montés.

Après la compétition, tout ce petit monde se retrouve à l'hotel avec d'arpenter les rues de Tokyo. Direction le "Robot rock" restaurant pour certains, les innombrables bars et karaokes de Tokyo pour d'autres... Nous nous retrouvons avec les seuls européens présents, Jamie Nicholls et le commentateur Henry Jackson. Jamie est encore jeune et a du mal avec la nourriture locale... il osera même dire que la nourriture anglaise est meilleure. Hum hum. Il est déjà temps de rentrer en France pour de nouvelles aventures. Cette expérience à la fois rapide et intense semble n'avoir été qu'une illusion. Un moment passé en dehors de la réalité, où tous nos repères s'étaient effondrés. 

Merci Tokyo, on reviendra. Avec Niels, si possible cette fois...

Texte : pj

Photos : Blotto (les jolies) et pj (les moches). Checkez le portfolio pour plus de photos et savoir qui a fait quoi.


2 Commentaires

Cadillac Très beau report, quand j'irai là-bas je demanderai à fluofun de m'accompagner.

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chelmi
chelmi est-ce qu'un magazine de snowboard pourrait proposer à fluofun de leur acheter leurs histoires pour avoir du contenu intéressant à publier ? En vous remerciant.

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