3 jours sur la route.

Johann Baisamy, Victor Daviet, Maxime Bérard et Hugo Serra.

Nous remontons le col de Vars à la recherche d’un spot à shaper mais les kickers poussent comme des champignons dans le coin, et trouver un spot vierge relève presque de l’impossible. Après un round d’observation depuis la voiture, un versant semble nous offrir une possibilité. Nous prévenons le reste du groupe composé de Johann Baisamy, Victor Daviet et Pierre De Le Rue et shapons un kicker qui surplombe un petit sapin.

Une heure plus tard, le spot est prêt. En attendant les autres pour rider, nous cherchons des petits rochers pour nous occuper en attendant. Hugo Serra en repère un, remonte le versant et plaque un 180 frontside (en photo à droite, là --> ). 

Nous retrouvons les autres au parking histoire de manger un bout avant de commencer à rider. Fromages, terrines et jambon cru sont au menu, tout comme les dernières anecdotes marrantes dont une datant de la veille où Victor Daviet a perdu 3 points sur son permis en laissant Enzo Nilo faire des freins à main avec sa voiture...

Il est maintenant midi passé et il est temps de commencer à rider car nous espérons faire plusieurs spots dans la journée. C’est Hugo Serra qui a l’honneur d’ouvrir le kicker et plaque un cab5 first track tout à fait clinquant, une foé. Il est suivi de Max Bérard qui plaquera un beau 720 front tail après quelques essais. 

Victor Daviet est, quant à lui, bien décidé à plaquer un cab: il s'élance, chute, redescend, déchausse et se lance dans une chorégraphie assez drôle où il tâte chacune de ses poches les unes après les autres à la recherche de ses clefs. Oui, il les a perdues quelque part dans la réception et doit les retrouver sans tout retourner puisqu’il n’y a eu que peu de passages jusqu’à présent. 10 minutes et un petit miracle plus tard, Victor sort victorieux de sa quête et finit par plaquer son trick. 

La session se poursuit, Hugo Serra plaquent un 180back mais l’un de ses genoux percute son menton. Il ne semble pas trop souffrir mais crache des morceaux d’émail détachés de sa dentition, provoquant un fou rire général. Au total c’est six de ses dents qu’Hugo laissera partiellement dans la réception... comme si cela ne suffisait pas, il décroche, une demi heure plus tard,  une plaque d’une quarantaine de mètres de large qu'il réussira heureusement à esquiver.

Avec une récep en moins, nous nous mettons en quête d’un nouveau spot dans un esprit plus «street» ce coup-ci. Il est environ 14 heures et nous avons encore du temps devant nous. Les riders qui nous ont rejoint le matin ont passé la semaine dans le coin et ont déjà repéré les lieux. Nous les suivons donc sur un spot où nous décidons de shaper un pole jam constitué de palettes et d'une perche en bois. Un passage sur une mangeoire à foin avant la réception est "le petit plus" du spot. La session commence et les riders s’en donnent à cœur joie, ils rident jusqu’à la tombée de la nuit et permettent de sortir quelques images.

Le lendemain direction le Queyras tous ensemble, pour une journée où nous jouerons de malchance, malgré une arrivée sous le soleil qui aurait pu présager un tout autre déroulement. Après 20 minutes de marche dans la poudreuse, le soleil a laissé place au brouillard et au froid et le spot est difficilement exploitable dans ces conditions. Nous décidons donc de redescendre en quête d'autres spots. Victor Daviet manque d’assassiner Johann Baisamy et Pierre De Le Rue en leur envoyant une pelle depuis une petite barre rocheuse où il venait de shaper un mini kicker. La pelle prend littéralement le vent et se fait un vol de 20 mètres avant de se planter à quelques centimètres de leur gorge (ok, on en rajoute un peu mais vous voyez l'idée).

La journée se poursuit et le sort s’acharne sur nous. Nous enchaînons les échecs et devons nous rabattre sur ce que nous trouvons. Hugo Serra jette un backflip depuis une branche d’arbre et s’enfonce dans la neige jusqu’au cou. Nous rejoignons les voitures et le groupe se sépare dans les larmes, les pleurs et les cris, déchiré par la séparation qui nous attend... jusqu'au lendemain.

Place au col du Lautaret avec un wall ride au programme de cette dernière journée, pour laquelle la météo ne s’est pas améliorée. Nous shapons le spot sur la face d’un tunnel de la route du col, la température est glaciale et notre position est en plein dans l’axe du vent, mauvais calcul. Deux heures de shape plus tard, nous commençons à shooter. Maxime Bérard et Hugo Serra sont motivés et ce n’est pas la météo qui les arrêtera. Leurs innombrables runs s’enchaînent, Hugo plaque un 180 back to wall et Max Bérard plaque un 360 front to wall juste avant que l’obscurité ne l’empêche définitivement de rider. Il clôture ainsi un très bon mini-trip durant lequel nous n’avons pas eu que de la chance mais dont les souvenirs sont nombreux, et que nous ne sommes pas prêts d’oublier !

Texte et photos: Germain Ozer