La nouvelle usine CAPiTA et l'avenir du snowboard

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La nouvelle usine CAPiTA et l'avenir du snowboard

article Naasfeld
Texte :
Pj Rueda
Photos :
Pj Rueda

L'adage veut que le hasard fasse bien les choses. Quelques jours après la fin de la "Semaine du Matos", pour laquelle nous étions allés visiter une usine de snowboards pour vous raconter le processus de fabrication de nos planches en bois préférées, nous voilà invités à l'inauguration d'une toute nouvelle usine de snowboards, en Europe cette fois ci.

Direction l'Autriche via la Slovénie pour découvrir la toute nouvelle usine CAPiTA : The Mothership.

Petit retour en arrière. En mars 2013, l'usine Elan, qui fabrique les snowboards de nombreuses marques dont CAPiTA, ferme ses portes. Plus assez de business, un marché du snowboard au plus bas, les perspectives sont sombres pour la manufacture autrichienne et ses 75 employés, pourtant première fabricante de snowboards au monde. Capita arrive à la rescousse, rachète l'usine, ses machines, et maintient à sa tête son PDG, Michael Kollman.

En rachetant Elan, Capita peut continuer à produire ses propres snowboards, mais prend aussi le controle d'un outil de production utilisé par d'autres marques. Stratégiquement, c'est un choix brillant, quoique financièrement coûteux. Cependant, l'outil est vieillissant et un rajeunissement est nécessaire.

Sauf que... l'équipe de Blue Montgomery, le créateur de Capita, n'y va pas de main morte. En lieu et place d'un "rafraichissement" de l'usine Elan, ils partent créer une toute nouvelle usine à quelques kilomètres de là. De l'ancienne usine ne sont sauvées que quelques machines, mais surtout tous les emplois, cruciaux dans cette partie rurale de l'Europe.

The Mothership est né.

L' Autriche, c'est grand. Et loin.

Notre aventure à la découverte de cette nouvelle usine démarre à Grenoble. Notre mission : rejoindre le staff CAPiTA, qui profite de cette inauguration pour faire son Sales Meeting Global. Un "Global Sales Meeting" ??? Lors d'un Sales Meeting, les équipes commerciales d'une marque - venues du monde entier - se réunissent pour découvrir la gamme de l'année suivante. Américains, Japonais, Canadiens, Australiens ou encore Européens, tous les distributeurs CAPiTA sont conviés à quelques jours de présentations, meetings, bratwursts, grösse bier et snowboard afin de découvrir ce que les designers leur ont préparé.

Le team global est également là en intégralité : Scott Stevens, Jess Kimura, Phil Jacques, Dan Brisse, Brandon Cocard, Dustin Craven... Ne manquent à l'appel que Cale Zima et Kazu Kokubo.

Direction l'Autriche pour passer quelques jours avec ce petit monde, donc. Depuis Grenoble, deux choix : conduire huit heures ou prendre l'avion depuis Lyon pour Ljubjana, en Slovénie, grande ville la plus proche. En trois heures et pour un coût équivalent, on est sur place ou presque. Easy !

Sauf que les choses ne sont pas si simples. Réveil à 4h30 pour la navette aéroport de 5h. Avion à 7h. Arrivée à l'aéroport de Ljubjana à 11h, via Francfort. Attente. Midi : navette (1h) pour la ville de Ljubjana, d'où partent les trains pour l'Autriche. 13h. Prochain train pour Villach, en Autriche : 15h30. 15h30, départ du train pour Villach, deux heures en théorie. Le train s'arrête cependant à Jessenice en Slovénie : tout le monde descend. Depuis la "crise des migrants", la frontière Autrichienne est fermée aux trains et doit impérativement être franchie par la route. Bus. Arrivée à Villach : 18h30. Prochain train pour Tropolach, destination finale : 20:01. Durée : une heure. Arrivée sur place : faites le calcul.

Mais après tout, que représentent 16 heures et demi de trajet dans une vie ? Nous sommes accueillis par l'équipe CAPiTA France, représentée par Charles Legay et Jean-Marc Vaissette. Alors pour récupérer de cette journée harrassante, quoi de mieux qu'un bon schnaps bien local ? Qui plus est, dans un restaurant situé en haut de la station du coin, Nassfeld. Télécabine de nuit, repas, schnaps et bières, il faut prendre des forces. Demain, c'est snowboard. 

De la neige (ou pas)

Les représentants américains et les riders sont disponibles pour aller rider, alors direction la montagne ! Un glacier à proximité offre de bonnes conditions, parfait.

Leçon du jour : se méfier des américains. 1. Une station "à coté", à l'échelle américaine, ce n'est pas incompatible avec deux heures de trajet (aller simple). 2. De "bonnes conditions", quand on habite dans les collines glacées du Minnesota, cela semble très relatif par rapport à nos standards alpins.

Non pas que faire quatre heures de route pour rider un glacier gelé dans le brouillard soit foncièrement un mauvais choix... mais bon... Au pire on fera des images avec les riders du team pro ! Ha. Finalement, ils ne sont pas venus, retenus en meeting Union, pour discuter de la toute première vidéo du team qui sera réalisée par les Pirates (vous n'avez pas lu cette info confidentielle ici). Bon, on ne va pas se plaindre non plus ! Une mauvaise journée de snowboard est toujours meilleure qu'une bonne journée au bureau. Alors voici quelques photos de télésièges vides.


WELCOME TO THE MOTHERSHIP

Samedi 21 novembre 2015, c'est enfin le grand jour : l'inauguration de The Mothership.


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Une usine ultra-moderne

Pour se projeter dans le futur, l'usine ouvre ses portes sur le passé. De 2000 et la toute première board labellisée CAPiTA (jamais produite car dédiée à Kevin Jones, qui quittera la marque avant même qu'elle soit officiellement créée pour fonder de son coté Jeenyus), à 2016 et le premier pro-modèle de Kazu (oops, on ne devait rien révéler de la gamme 16-17), la jeune histoire de la marque de Seattle est affichée au mur en une sorte de petit musée.

The Mothership est une usine nouvelle, au top de la modernité. Les process de fabrication sont controlés électroniquement, l'utilisation des ressources est maitrisée. Ils disposent même d'une piste de quelques centaines de mètres avec téléski, sur le parking, pour rider immédiatement leurs prototypes, ou entre midi et deux !

L'environnement avant tout

Ce qui frappe le plus dans cette nouvelle usine, c'est l'attention qui a été apportée aux aspects environnementaux.

Selon CAPiTA, l'usine est alimentée en énergie 100% hydraulique, grace à la rivière coulant à proximité. Elle n'émet aucun rejet de CO2, notamment grace à un système de chauffage / refroidissement des 4800m2 de l'usine en faisant appel aux dernières techniques de géothermie. Le bâtiment lui-même a été conçu de façon à ce que la lumière naturelle soit diffusée au maximum, le reste de l'éclairage étant assuré par des LED. Les encres utilisées pour les boards sont à base d'eau, et l'utilisation de solvants a été réduite au minimum grace à un procédé innovant quant à l'ajout du topsheet à la board. Les matériaux utilisés dans la fabrication des boards sont approvisionnés localement à 98% (50% en Autriche, 16% en Allemagne, 15% en Slovénie, 14% en Suisse, 3% en Italie), les 2% restant venant d'Asie.

Bien sûr, il est très compliqué pour nous de vérifier ces données, mais la volonté semble réelle. Les responsables savent qu'au delà du coté écologiste, le respect de l'environnement est également un très bon argument de vente, et que les consommateurs y seront sensibles.

Mais l'environnement, ce n'est pas seulement l'écologie. L'environnement social compte aussi. Ainsi, tous les habitants des villages environnants avaient été conviés à l'inauguration de The Mothership. 700 personnes d'horizons divers et variés ont profité de la chorale du village, de la musique traditionnelle du groupe local, de la bière et du schnaps - encore. Bienvenue dans l'Autriche profonde !  

Un moment clé pour le snowbard

Notre enthousiasme quant à cette ouverture d'usine peut vous paraître suspecte. Un si long trajet pour aller voir des machines-outils, un ton très positif, bon sang, que se passe t-il ?

Il convient de prendre un peu de hauteur.

Dans un premier temps, il faut bien comprendre que cette usine "CAPiTA" va produire pour de nombreuses autres marques, qui bénéficieront d'une production écologiquement propre et des dernières techniques de production. Allian, Bataleon, Core, EL, The Interior Plain Project ou  encore DC ont déjà signé le bon de commande. Bobby Meeks, global manager DC Snowboards, était présent : 

"Pour notre marque aussi cette usine est une opportunité incroyable, et nous remercions les personnes qui ont investi pour la création de cet outil incroyable. The Mothership va nous permettre de produire de meilleures planches, dans de meilleures conditions environnementales."

Et au-delà des marques qui produiront leurs planches dans ce nouveau lieu, le symbole est fort pour toute l'industrie du snowboard. L'ouverture de CETTE usine, dans CE lieu, à CE moment précis envois des messages :

Oui, des personnes ont investi des dizaines de millions d'euros pour construire une nouvelle usine de snowboards.

Oui, ces personnes croient fondamentalement en l'avenir de notre pratique - il leur faudra plus de 15 ans pour rentabiliser cet investissement.

Oui, l'Europe a une place centrale dans le monde de la planche à neige.

Oui, l'écologie est importante.

Oui, cela fait du bien de voir tant d'énergie positive et de confiance dans le snowboard.

Non, ce n'était pas "mieux avant", le meilleur du snowboard est à venir.


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