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Faut-il acheter un splitboard ?

Si vous avez dans votre entourage au moins un vieux snowboarder (comprenez : plus de 30 ans), vous avez forcément entendu parler des splitboards, ces planches de snowboard qui se séparent en deux ski pour vous permettre de remonter les pentes. Oui, comme des randonneurs, voilà.

Seulement nous, ce qu'on aime, c'est DESCENDRE les montagnes.

Dans cette optique, nous avons réuni des gens qui travaillent chez Fluofun (aucun pro-rider ici) pour tester une petite journée en salit et répondre en connaissance de cause à la fatidique question : FAUT-IL ACHETER UN SPLITBOARD ?

article Rossignol

Si vous avez dans votre entourage au moins un vieux snowboarder (comprenez : plus de 30 ans), vous avez forcément entendu parler des splitboards, ces planches de snowboard qui se séparent en deux ski pour vous permettre de remonter les pentes. Oui, comme des randonneurs, voilà.

Seulement nous, ce qu'on aime, c'est DESCENDRE les montagnes.

Dans cette optique, nous avons réuni des gens qui travaillent chez Fluofun (aucun pro-rider ici) pour tester une petite journée en salit et répondre en connaissance de cause à la fatidique question : FAUT-IL ACHETER UN SPLITBOARD ?

FAUT-IL ACHETER UN SPLITBOARD ?

Alors tout d'abord, attention. Les mots que vous allez lire sont ceux de personnes comme vous et moi. Des gens qui s'y connaissent plus ou moins en boards, qui rident plus ou moins souvent. C'est ce que nous avons cherché. : nous ne sommes pas là pour donner des notes ou des étoiles à des boards, mais juste vous donner notre feeling…

Patricia a testé la Burton anti-social avec fixations Hitchhiker pour filles, fabriquées par Spark.

Nicolas a testé la Rossignol XV magtek split avec fixations XV et un kit voilé

Lucas a testé la K2 Ultrasplit avec système Kwicker complet (boots et fixations)

pj a testé la Salomon Premiere avec fixations Spark Magneto

Nous tenons à remercier tout particulièrement Black Diamond pour le prêt des bâtons.

Le programme de la journée a été le même pour tous : descente de 6 pistes en utilisant les remontées mécaniques (souvenez-vous, on est là pour DESCENDRE la montagne), puis remontée en version split vers un sommet proche avant de finir par un hors piste printanier un peu crouté.

C'est parti ! Honneur aux dames, commençons avec Patricia.

- Présente toi brièvement :
Je m'appelle Patie Patou, et je ride trop peu de journées par an à mon goût, une vingtaine, du coté des Menuires - Les 7 Laux - La Clusaz - La Plagne...

- Avais tu déjà fait du splitboard ? 
Non, première en fois en vrai splitboard ! Les autres (et rares) session rando étaient en raquette à neige .

- Quelle board as tu testée ? 

J'ai testé la board girl Burton AntiSocial, bien old school ce nom (homage à Trust?) ! 

- Tu semblais avoir les meilleures fixations, étaient-elles aussi simple à l'usage qu'elles en ont l'air ? 

Les fixations étaient super pratiques et très simples dans l'utilisation. Quasi-identiques à des fixations classiques, donc pas de gros chamboulement pour ma part. Une utilisation efficace, sans tracas, intuitive. Tu ne te retrouves pas devant tes fixes à te dire, "bon ok, comment ça fonctionne maintenant

En utilisation montée, c'est super facile. Tu déclipses l'avant, fais glisser en arrière dans le rail et tournes ta fixe parallèle à ta spatule. Tu reclipses l'avant et c'est fait ! A la montée tu sens forcément qu'il y a une grosse "coque" autour de ta chaussure, mais tu oublies assez vite cette sensation. Bon confort également dans la fixation, bon maintient tant au niveau de la montée qu'à la descente, et le poids était correct à la descente.

- Nous avons commencé par descendre des pistes, comment as-tu trouvé la planche dans une utilisation de snowboard "normal" ? 

A ce stade, j'avoue avoir été très surprise, dans le bon sens du terme ! J'avais  peur de sentir "la structure en deux parties" de la planche, peur de sentir un certain "flottement" au niveau de la jonction entre les deux parties de la board. Mais rien de tout cela, cette planche est une merveille en descente ! Elle a du pop, une très bonne précision et tenue en courbes, ce qui te permet de vraiment bien garder le contrôle de ta board, même en allant vite. La board n'est vraiment pas difficile à manier, elle devient même légère sous les boots, facile à contrôler. Elle s'adapte parfaitement à une glisse sur neige dure, voire très dur, c'était précis et net comme sensation de glisse. Nous n'avons pas eu de belles conditions de poudreuse fraiche ce jour là, mais je suis persuadée que dans ces conditions, ça doit être un pur bonheur. J'espère avoir l'occasion d'essayer cet hiver !

 - Ensuite, il a fallu monter... comment as tu trouvé le processus de "splitage" de la board ? 

Rien à redire ! C'est même un jeu d'enfant : Tu déclipses les languettes, tu glisses les deux parties de la board l'une contre l'autre et le tour est joué ! Les fixations se repositionnent très facilement : tu déclipses l'avant, tu bascules la fixe dans le bon sens, et tu reclipses. Reste plus qu'à installer les peaux, c'est facile, tu colles la peau sur la semelle et tu es prête à partir.

Découvrez le processus en vidéo ici.



- Et la montée alors ?

OK je ne fais pas de ski du tout, donc pour moi, les bâtons, c'est un vrai calvaire, pas inée chez moi ... mais quand tu commences à monter, dans la neige dure et verglacée, bizarrement, le bâton devient ton meilleur ami ! Ils étaient très légers (Black Diamond full carbone), un vrai bonheur pour les bras. 

Ensuite, il y a la phase de glisse à la montée. J'avais tendance à monter comme si je montais des escaliers, en soulevant les skis, alors que monter en glissant est la bonne technique. Donc petit temps d'adaptation pour les débutantes, mais ça vient vite ! A ce moment là, tu sens quand même le poids du matos au niveau de tes pieds, on n'est pas dans de "l'utra light"...

Le plus difficile reste les conversions, vite folkloriques, en mode fesses en arrière, genoux serrés à l'intérieur, bâtons plantés à fond sur l'avant, bras bien tendus et tout ton poids en avant, essayant de ne pas tomber, ni de glisser en arrière ! Chaleur et sueur te font alors comprendre que tu n'es pas dans la posture la plus idéale, ni la plus gracieuse ! Quant à la chute, qui arrive forcément, elle engendre le moment où il faut se relever. Ramener ses deux spatules parallèles, appuyer sur les bâtons, pousser sur les bras. Mais là aussi, tu peux vite te transformer en gogolitos .... En dehors tout ça, c'est un vrai bonheur mental et physique :-) 

 - puis il a fallu redescendre. Avec la neige, la fatigue, le souffle coupé, comment s'est passé le "rassemblage" de la board  ?

Aussi facile à rassembler qu'à désassembler ! Donc facile ! Tu enlèves les peaux, re-fixe les spatules entre elles, et repositionne les fix, je pense que ça ne prend même pas 4 minutes en tout.

- enfin, run pour redescendre à la voiture, quelques pertes dans les bois, mais tout s'est bien passé. Avec quelques mois de recul, qu'as tu pensé de l'expérience splitboard, globalement ? 

Le passage dans les bois serrés n'était pas facile pour moi, j'ai l'habitude d'avoir une toute petite board de freestyle donc j'étais moins sereine, mais c'est passé niquel. Je suis contente d'avoir pu faire ce "test" avec l'équipe, avec ma petite expérience, niveau et pratique, c'était vraiment une chouette journée ! Le matos est facile d'utilisation, pratique, pas si lourd ni encombrant que ça, ludique, efficace et surtout performant... je ne vois que des avantages, pour peu que :
- on aie envie de sortir des sentiers battus, 
- on aime se faire un peu mal physiquement, 
- on soit instruit au niveau recherche en avalanche et surtout équipé bien évidemment d'un Arva !!!! 

 - LA question finale : après utilisation, achèterais-tu un splitboard ? 

Oui ! je trouve le compromis montée / descente efficace ! Tu peux te faire plaisir à la montée au calme entourée de beaux paysages, de bouquetins, de sapins et de chats.... tout en te faisant plaisir à la descente. Ce qui est cool justement, c'est le côté "on est entre potes, on part explorer de nouveaux sentiers". La descente devient plus gratifiante lorsque tu as du passer une, deux ou trois heures à monter. Même s'il y a un côté "montée / bouffeur de graines / suer pour quoi ?" ça reste fun car tu es avec tes potes, en pleine nature, entourée de paysage magnifique et cela, ça n'a pas de prix !



On continue avec celui d'entre nous qui était le plus habitué aux splitboard puisqu'il en ride depuis longtemps, Lucas.

- Présente toi brièvement :
Lucas, 35 ans, développeur web depuis 2009 pour fluofun & co. Nombre de jours de ride par an ? Pas assez ces dernières années... Spots habituels Corrençon-en-Vercors, Saint-Pierre-de-Chartreuse, Les 7 Laux, Rila Bg. 
- Avais tu déjà fait du splitboard ? 
J’ai un splitboard dans mon quiver depuis 2008, un Venture increvable équipé de la toute première version des fixs spécifiques splitboard Spark. C’est rapidement devenu ma board de freeride même en station : il se ride aussi bien qu’une board freeride classique, et il est parfois bon de pouvoir sortir les peaux pour aller gratter une ligne vierge. Je ne suis pas un grand randonneur (un jour de poudre je préfèrerai toujours la station à la rando), mais comme disent les collants-pipettes, j’ai quand même fait quelques milliers de mètre de D+ en split. 

- Peux tu nous décrire le système K2 ? C'est le retour du step-in ? Tu étais le seul avec des boots spécialement faites pour ca.

Lors de cette sortie de test j’étais chargé de me faire un avis sur la K2 Ultra Split en 161 et surtout sur le système Kwicker, l’interface splitboard de K2.

Le système Kwicker, c’est tout simplement un ingénieux déterrage du vieux step-in Clicker des années 90 (je n’étais pas nostalgique je dois l'avouer). Pour ceux qui ne connaissent pas les step-in Clicker, l’idée était d’intégrer toute la fix dans la boots (spoiler, système de serrage) et de n’avoir que le minimum (une interface rapide) sur la board. Le système d’accroche de la board est basé sur un système voilé classique mais avec un axe sur la board au lieu d’un étrier, plus une goupille. 

Pour le passage en mode montée la fix profite de sa forme plate pour être positionnée sur l’axe sans avoir besoin de manipuler de pièce mobile. Pour le passage en mode ride, la goupille du système voilé est remplacée par une butée solidaire de la fix. En tant qu’ancien professeur de Génie Mécanique je dois avouer que tout ça est très bien trouvé. 

Les points positifs :
- Le poids. C'est généralement l'inconvénient des splits, dû à la ferraille du système. Ici K2, grâce à son système de step-in, arrive à gommer ce surplus sur l’ensemble board, fixs, boots. On oublie donc très rapidement qu’on a un split aux pieds et franchement s’il y avait eu un park, je serais allé y faire un tour, juste pour voir ! 

Pas de park, mais du airtime.

À la montée aussi, le gain de poids se fait sentir. C’est lourd à trainer un demi snowboard ! Chaque gramme en moins sous le pied, c’est de l’énergie en plus pour la descente à venir. 

- Le système K2 est vraiment bien fait, les peaux sont pratiques, du coup le système Kwicker mérite bien son nom. C’était le plus rapide et simple. 

- Autre point très important en splitboard à la montée : la rigidité latérale. Lorsqu’on avance en dévers avec un ski large et des boots souples, il est très difficile de porter le poids sur la carre du ski pour ne pas déraper (faites un schema en faisant le bilan des forces, je ramasse les copies dans une heure). Ça peut vite devenir très désagréable voire dangereux. Il y’a deux solutions à ce problème : réduire la largeur du ski (d’où l’intérêt de couper une board en 3) ou augmenter la rigidité latérale de la boots. Les boots K2 Stark sont très rigides. Heureusement : vu qu’il n’y a pas de spoiler, on n’a pas la solution du strap solidarisant le spoiler au haut de la tige de la boots (solution très utile pour les fixs classiques mais un peu bricolée). J’ai toujours ridé avec des boots bien rigide, du coup à la descente ça ne m’a pas dérangé. 

- Enfin, en mode montée il est très agréable de ne pas avoir de fix autour de la chaussure. On peut avancer en serrant les pieds quand nécessaire. 

Maintenant les points négatifs : 
- Le step-in. J’aime pouvoir serrer à mort mes fixs pour la partie sérieuse du ride et desserrer un peu quand on arrive dans les transitions (souvent longues en split). Ici, il faut jouer sur le serrage des boas de la boots, sous le pantalon. Le chaussage est certes rapide sur terrain plat, mais quand on veut chausser avec la board sur la carre, ça devient plus délicat. Et enfin si aucun des 2 modèles de boots ne vous convient, pas d’alternative possible. D’après moi si le step-in est mort ce n’est pas pour rien. 

- La rigidité. Les boots sont très rigides. J’aime bien pour le ride mais certains trouveront que c’est trop. Ce qui est sûr par contre c’est que la plaque en métal qui est dans la semelle est très handicapante pour marcher : on a un peu l’impression d’être en chaussures de ski (ça faisait 20 ans que j’avais pas ressenti ça). Le problème c’est que quand on fait du split, souvent on doit marcher un peu voire beaucoup avant de pouvoir chausser les "skis". Mais cette rigidité a aussi ses avantages, voir plus haut !

- On est un peu plus haut au dessus de la board qu’avec des fixs classiques. Ça peut gêner. 

- Le système de vérouillage des fixs sur les cales voilé. Le système K2 est rapide et ingénieux. Malheureusement il ne s’adapte pas sur un split 3 parties. Dommage car ça aurait pu être le combo ultime pour l’efficacité à la montée !

- Nous avons commencé par descendre des pistes, comment as-tu trouvé la planche dans une utilisation de snowboard "normal » ? 

Un bon split se comporte aussi bien que la board classique dont il est dérivé (sauf peut-être en pipe, mais faut pas être très malin pour faire du pipe avec un split). L’ultra-split ne déroge pas à la règle et ne surprend pas. Si vous aimez l’ultra dream, vous aimerez l’ultra split. Moi j’aime. En 161 elle convenait bien à ces conditions printanières plus propices à l’inspiration freestyle qu’aux grandes courbes fumeuses. Petit plus : les 4 inserts sur rails  permettent un réglage du stance ultra simple, ce qui est loin d’être évident sur les splits en général. La board est utilisable avec un système Voilé classique ou avec le système Kwicker. 

 LA question finale : après utilisation, achèterais-tu un splitboard ? 

Oui ! mais pas cette année. À terme, quand il y aura plus de choix et de recul, je pense passer a du « 4 parties » pour de la vraie grosse rando. Pour de la petite rando en bordure de station, je vais laisser un peu tomber le split cette saison et tester des skis d’approche pliants pour pouvoir rider n’importe quelle board (en la portant malheureusement).


Passons à Nicolas, le plus expérimenté de nous quatre en matière de constructions de boards. Horatio est un expert !

- Présente toi brièvement  :

Nicolas Brizin - 37 ans, monsieur vélo, beaucoup de snowboard avant et peu maintenant. Je ne ride qu’en moyenne montagne, soit à Arèches, soit dans le coin (7laux, Chamrousse ou St pierre)

- Avais tu déjà fait du splitboard ?

J’avais ridé des splitboards il y a plus de 10 ans, une Hammer Twilight prototype avec un kit Voilé, un proto fait pour Fred Serin qui cherchait un Split pour un trip au Kazakstan.

- Quelle board as tu testée ?

J’ai essayé la Rossignol XV 167 Split et la Salomon en kit. 

- Nous avons commencé par descendre des pistes, comment as-tu trouvé la planche dans une utilisation de snowboard "normal » ?

Impossible de définir un split comme une board normale. 2 philosophies s’opposent dans la conception des split actuels : Soit la marque décide que n’importe quelle board peut être coupée en deux et, par conséquent, les ingénieurs prennent la board la plus freeride et en font un split ; soit la marque met en place un vrai programme « Split » en développant des des produits spécifiques. 

Dans la première catégorie, le fait de couper la board l’assouplit énormément en torsion (la rigidité des systèmes split n’est pas suffisante pour compenser) mais cette souplesse donne un surcroit de maniabilité qui vient compenser le gain de poids. 

Dans la deuxième catégorie, on retrouve plein de concepts pensés spécialement pour cette pratique. Des board ultra typées et rarement destinées à une pratique sur piste. 

Donc quoi qu’il en soit un split n’est pas une board « normale » sur piste. Donc inutile de penser n’avoir qu’une board si le comportement sur piste est important pour vous. 

- ensuite, il a fallu monter... comment as tu trouvé le processus de "splitage" de la board ?

Aucun problème, que ce soit avec la XV ou la Salomon. La XV est la plus conventionnelle, la Salomon la plus complexe. La mise en route est de toute façon assez longue, donc inutile de penser à « spliter » pour 100m. 

Une fois mis en route, Les fixation Spark sont un vrai plus, les talons ne se frottent pas de façon abusive et il n’y a pas d’angle sur la position du pied. Il en résulte une position naturelle et dans l’axe pour la montée, et pas besoin d’écarter les pieds comme un teubé . 

Par contre, le split Salomon 4 parties fourni des skis fins pour la montée : c’est très bien pour les ascensions dans les traces de cafistes, mais dès que l’on sort « vraiment »  des sentiers battus la portance est très faible, et on traverse le manteau neigeux trop facilement. C’est dû à une longueur moindre par rapport à une paire de skis, et un grande souplesse. 

Petit conseil pour la 4 parties de Salomon, ne pas hésiter à prendre plus long. 

- et la montée alors ? 



On le sait, un splitboard c’est plus efficace que des raquettes, mais moins que des skis de rando. Les conversions sont chiantes, car il y a peu de maintien et que l’ensemble reste lourd. La largeur relative et la souplesse de la boots engendre la pose des couteaux très fréquemment. Il est important de prendre son temps en splitboard, il ne faut jamais espérer être ultra performant : ni à la montée, ni à la descente. Mais ce n’est pas ce que l’on demande. 

- enfin, petit run pour redescendre à la voiture, quelques pertes dans les bois, mais tout s'est bien passé. Avec quelques mois de recul, qu'as tu pensé de l'expérience, globalement ?

Le run en lui même était beaucoup plus technique dans les conditions printanières qu’en plein hiver. Effectivement, un split sur le dur des expos nord n’est pas à son aise... et la soupasse printanière avec une board à plus de 4 kg n’est jamais chose aisée. Encore une fois, il faut prendre son temps. 

Dans ces conditions, la Rossignol Xv s’en est bien sorti, malgré son ensemble Voilé / Fixation classique archaïque. 

Sans déconner, Voilé nous vend la même chose depuis plus de 10 ans ! Heureusement que la concurrence arrive, cela permettra surement de faire avancer ces produits. 

- LA question finale : après utilisation, achèterais-tu un splitboard ?

J’avais vraiment envie de voir l’évolution des Splits en 10 ans… Donc si sur le papier les nouveautés sont de bonnes choses et commencent à rendre la montée plus efficace et la descente plus « normale ». Il est important de savoir à quoi s’attendre ave de tels produits : 

- Un outil de montée "Bien mais pas top" : les skis de rando resteront quoi qu’il arrive plus efficaces. 

- Un snowboard moyen à la descente mais qui restera quoi qu’il arrive plus cool et plus stylé qu’une paire de ski. 

Aujourd’hui, en tant que trentenaire et pas loin de la quarantaine, oui j’aimerais beaucoup avoir un split dans le garage, pour faire la même chose qu’avant, mais de façon plus cool : prendre les remontées mécaniques pour atteindre le point de départ d’un super run, souvent avec un retour à la station compliqué à pied . 

Il est indispensable pour moi de respecter une equation simple si  (D-) > 3*(D+) alors  c’est valable. Pour les gars qui n’ont pas compris, si la descente est au moins 3 fois plus longue que la montée, alors cela a un intérêt.



Pour finir, voici l'avis de pj, qui s'occupe en permanence de ce site internet de planche à neige.


- Présente toi brièvement.

Je suis pj, je m'occupe de fluofun, je fais habituellement de la pow et du park, jamais de rando.

- Avais tu déjà fait du splitboard ?

Non, jamais.

- Quelle board as tu testée ?

La Salomon en 4 parties, la Salomon Premiere, avec des fixations Spark Magneto, et un petit passage à la montée avec la Ross XV

- Nous avons commencé par descendre des pistes, comment as-tu trouvé la planche dans une utilisation de snowboard "normal » ?

Je dois avouer avoir eu un peu de mal à prendre la board en main. Le passage de carre à carre ne m'a pas paru évident, et les virages durs à déclencher. Mais je ride habituellement une board particulièrement nerveuse, et après vérification, ma board habituelle est en fait 2,5cm plus étroite au patin ! Bref, ce n'était pas le kiff ultime sur neige dure, mais j'imagine qu'en poudreuse profonde, la largeur doit compenser la taille (157 seulement).

- ensuite, il a fallu monter... comment as tu trouvé le processus de "splitage" de la board ?

Malgré les 4 parties, le processus n'est pas si compliqué que ca au final, il faut juste faire les choses dans le bon ordre. Les fixations Spark sont idéales, et la partie centrale du snowboard se divise en deux pour être transportée facilement dans le sac à dos. 

- et la montée alors ?

Une grande première ! Je n'avais pas fait de ski depuis 20 ans, encore moins de ski de rando. Même pas un peu de ski de fond, RIEN. Alors avoir les pieds sur une planche chacun, le talon détaché, penser à ne pas soulever ses pieds, faire des conversions, tout était nouveau ! Un peu galère mais on apprend vite quand on est entre potes.

En revanche, j'allais tellement vite ! J'étais très fier de moi, de ma forme physique resplendissante. Sauf que... en changeant de "skis" avec Nico (pour la Ross XV), je me suis rendu compte que ma vitesse de l'éclair était en réalité l'effet magique du split 4 parties. Toute ma vitesse était perdue avec la Ross. 

J'ai senti deux avantages à gagner en largeur au niveau des skis : 1/ gagner énormément en poids 2/ avoir des skis beaucoup plus maniables. Et franchement, le surplus de poids dans le sac à dos ne se fait pas sentir. Le 4 partie c'est le top, pour la montée.

- puis il a fallu redescendre. Avec la neige, la fatigue, le souffle coupé, comment s'est passé le "rassemblage" de la board ?

Niquel, c'est un poil plus long qu'un split classique (normal, il faut faire le double de travail), mais ca va, rien d'insurmontable. 

- La Salomon avait un système trois/quatre parties bien spécifique... y a t'il un avantage ?

Clairement la vitesse à la montée. Plus léger que Nico, je n'ai pas ressenti la souplesse excessive dont il parle.

Le système peut faire peur au premier abord, sembler un peu compliqué... et c'est un peu le cas. Il faut bien suivre la procédure, mais une fois qu'on a compris comment ca marche, ca va. En trois sorties, vous aurez les bon réflexes.

- enfin, petit run pour redescendre à la voiture, quelques pertes dans les bois, mais tout s'est bien passé. Avec quelques mois de recul, qu'as tu pensé de l'expérience, globalement ? 

De part sa taille contenue (157), la board reste maniable. La largeur est moins un problème hors des sentiers battus que sur la piste verglacée, et on se prend à enchainer les virages entre les arbres, à slasher à droite à gauche.

Depuis que j'entends parler des splitboards, je suis super content d'avoir enfin essayé, surtout avec du matériel d'aussi bonne qualité. Merci encore à Black Diamond, Burton, K2, Salomon et Rossignol !

- LA question finale : après utilisation, achèterais-tu un splitboard ?

Non !

Cette journée m'a fait réaliser que je n'aurais pas l'utilité d'avoir un split dans mon quiver : les jours de poudreuse, je connais assez de runs pour me faire plaisir. Et quand il n'y a plus de poudreuse... je vais faire du park. Je n'aime pas assez monter pour que ca vaille le coup. Donc c'était très cool, la Salomon en quatre parties est une tuerie pour monter et rider en poudreuse, mais juste pas pour moi. On en reparle dans quelques années !

Conclusion ///

Faut-il acheter un splitboard ? Nous arrivons à 3 oui, 1 non. Au final, ca dépend vraiment de vous. Réfléchissez à votre utilisation avant de dépenser 1500€, car vous pourriez aussi bien ne vous en servir qu'une fois par an...

Une fois votre décision prise d'acheter ou non un splitboard, le choix du modèle se fera en fonction de vos envies : tous sont très différents ! Le Burton antisocial est un des rares splits pour filles. La Salomon en 4 parties est la meilleure pour la montée, mais moins efficace sur neige dure. Le système K2 a les inconvénients de ses avantages, et représente une vraie innovation, et est le système le plus léger. La Rossignol est la plus classique, la plus homogène : n'avoir aucun point fort a pour avantage de n'avoir aucun point faible !

Bref, choisissez en connaissance de cause, faites vous plaisir et attention aux avalanches !



12 Commentaires

ph1st
ph1st moi j'ai craqué la saison dernière pour une Abacus avec le système karakoram, juste terrible, mais l'arrivée de Borealis, Plum ou Phoenix en 4 parties risquent de me faire changer d'avis sur ma board mais pas sur le splitboard!!!! je suis conquis!

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Dolce Gabbana
Dolce Gabbana Ma keskè tou fé Patie Patou ??? Ké la légende Pitèr Laïne il a dit millé foi ké veste yaune et patalone rouge c'est hyper moché i vulgare ! ké tou a tro il gusto dil gabinetto !!

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Calvin Klein
Calvin Klein Avec un blue backpack en plus ! OMG so schoking.

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Gucci
Gucci Vous testez même pas une Jones ? C'est pas lui qui a mit sur le marché les premières split ? J'ai une Solution et c'est juste un pur bijou.

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Frosties de Kellogg's
Frosties de Kellogg's Ooh ?! J'ai loupé un épisode chez Fluofun ou bien ?
Vous avez trouvé votre nouveau stagiaire ? C'est lui qui édite ces articles ??
Parce que là, en quelques jours vous nous pondez une moth€r f*ucker d'interview de "THE Legendary", un CR très cool du gagnant du kit XV et là un test sympa et plutôt bien foutu sur quelques splits, ça fait vraiment plaisir !!
Sinon j'ai quelques questions à vous poser:

1) @nico.brizin: je trouve pas très clair ta théorie du (D-) > 3*(D+). Si tu ne prends pas de télésiège pour gratter 2x(D+), je vois pas comment en partant du bas, split aux pieds tu arrives à ce genre d'équation. (En tout cas bien d'accord avec toi pour le système Voilé!)

2)Pour la Salomon, c'est innovant, c'est beau, ça a l'air propre.
Mais en situation "grosse poudre/froid et vent de gueux/glace sur le système de fix", pensez-vous que ça sera toujours aussi "easy" ? Quid du système de séparation en 2 morceaux de la partie centrale ?

3) Vous avez testé ça à Chamrousse ?

4) Le système Kwicker de K2 n'est-il pas un concept mort-né un peu comme le feu système Atomic ?

J'en ai d'autres mais j'arrète là, merci en tout cas, c'est bien sympa tout ça !!

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loloromejko
loloromejko Faut-il acheter un ou unE splitboard ?

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stagiaire Frosties, oui, je trouve qu'un split c'est génial pour faire la dernière approche depuis le haut de la station.

Après le sommet de ton run peut être plus ou moins éloigné, mais c'est l'idée. Les ricains ont même définit un terme pour cela, je ne me souviens plus.

Nico

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Patie @dolce gabanna et @calvin klein - effectivement d'après Peter les designers de cette marque ne comprennent rien et sont beaucoup trop orientés "Alpi" pourtant il s'agit là de Billabong.... Pour le sac à dos, c'est le modèle de la Poney Session de chez Dakine (tiens donc), là encore beaucoup trop "Alpi" je ne le crains ... Il devrait songer à proposer ses services pour la bagagerie DK d'ailleurs, mais aussi à toutes les marques surfwear de l'industrie, y'a du boulot on dirait bien, et les designers n'ont qu'à bien se tenir !!! ;-) sinon j'attends impatiemment de voir sa collab avec DK.

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jadus

@Frosties, non ce n'est pas Chamrousse, c'est Corrençon. J'avais prévu de faire ça avec les copains :
zapiks.fr
Mais on a pas réussi à faire la sortie sur une journée de poudre...
Le système de la salomon première (comme les autres splits en 4 parties d'ailleurs) n'est pas plus sensible au froid que le système "classique", c'est juste qu'il y a 2 fois plus de manips à faire. De toute façon c'est un split fait pour de la vraie longue rando, c'est pas grave si après 4 heures de montée ça te prend 10 minutes au lieu de 5 de tout remonter.
Sinon le système Kwicker est vraiment bien au point et apporte pas mal d'avantages. Faut juste aimer le step-in... Le gars qui voudrait vraiment être au top pour de la grosse rando il pourrait bricoler un système Kwicker pour l'adapter sur une 4 parties et les collants-pipettes n'auraient qu'à bien se tenir ! Mais est-ce vraiment ce qu'on cherche en faisant du snowboard ?

Lucas

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Fluopadre
Fluopadre J'attends le prochain test ds 40cm de pow avec du dénivelé à la montée.....ce n'est plus du tout la même, à la montée comme à la descente.
Et sinon, les trentenaires, ils n ont plus le temps pour ses conneries, ils vont direct à l essentiel, pow ou kickers avant de retourner torcher les mioches, donc merci à ts les télésièges débrayables

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coquinou
coquinou On va faire du split ensemble Patie?

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