Elias Elhardt, interview & video part 2014

Photo de couverture

Cliquez ici pour ajouter une photo de couverture, ou déposez la photo dans ce cadre. Si les dimensions sont supérieures à 2000x1045 pixels, la photo sera automatiquement redimensionnée.

L'image d'en tête sera affichée derrière le titre de votre article.
Cliquez ici pour remplacer la photo de couverture (2000x1045 pixels), ou déposez la photo dans le cadre pointillé.

Elias Elhardt, interview & video part 2014

Elias Elhardt n'a que 25 ans, mais il a un sacré vécu. Enfant-star du snowboard, il tombe gravement malade en 2005 et doit arrêter toute activité pendant plusieurs années. 
Il est arrivé à remonter la pente, et cette année, c'est lui qui décroche la part de fin de la légendaire vidéo Pirates : Distorted Reality, à découvrir ici même. 
Nous avons passé une après midi entière avec Elias à Annecy lors du festival The Reels pour faire cette interview, où il s'exprime sur son parcours, sa vision du monde du snowboard. nous lui avons ouvert nos colonnes html, et voici son message, sans retenue. Passez le temps qu'il faut pour lire cette interview. Croyez-nous, vous n'en sortirez pas indemnes.
article Nitro
Elias Elhardt n'a que 25 ans, mais il a un sacré vécu. Enfant-star du snowboard, il tombe gravement malade en 2005 et doit arrêter toute activité pendant plusieurs années. 
Il est arrivé à remonter la pente, et cette année, c'est lui qui décroche la part de fin de la légendaire vidéo Pirates : Distorted Reality, à découvrir ici même. 
Nous avons passé une après midi entière avec Elias à Annecy lors du festival The Reels pour faire cette interview, où il s'exprime sur son parcours, sa vision du monde du snowboard. nous lui avons ouvert nos colonnes html, et voici son message, sans retenue. Passez le temps qu'il faut pour lire cette interview. Croyez-nous, vous n'en sortirez pas indemnes.

 

Salut Elias, pour commencer, peux-tu te présenter, les trucs habituels, âge, origine etc…

Je suis Elias Elhardt, j'ai 25 ans, je viens de Oberstaufen, un tout petit village au sud de l'Allemagne. En fait j'habitais même à 4km à l'extérieur du village, dans une maison super isolée, c'est là que j'ai grandi. Maintenant j'habite à Innsbruck, c'est assez nouveau puisque ça ne fait qu'un an, et c'est la première fois que j'essaye de me poser un peu pour me construire un chez moi. Sinon ça fait 4 ans que je suis snowboarder professionnel.

4 ans seulement ?

Oui, enfin... depuis quatre ans je consacre mes hivers uniquement au snowboard, c'est ça que je voulais dire. Avant ça j'étais occupé avec mes études, je devais valider mon école. Ça fait 4 ans que j'ai fini avec ça donc c'est cool.

Et ce village, c'était comment ? Tu vivais dans une ferme ?

C'était un moulin autrefois, il y avait de l'eau qui passait au travers ! Et ce moulin servait à alimenter un scierie.
Quand mon père et ma mère l'ont acheté, tout était détruit et ils ont dû faire beaucoup de travaux. La maison était vraiment isolée et j'ai grandi dans la nature, à la campagne.

On continue les questions de base. Raconte-nous comment tu es tombé dans le snow. On nous a dit que tu étais arrivé assez jeune et que tu gagnais tous les contests, ca s'est passé comment ?

J'ai commencé le snowboard à 11 ans il me semble. Grâce au skate, ça s'est fait assez instinctivement. J'ai grandi au milieu d'un groupe de skaters et je me suis mis au snowboard quand j'ai déménagé près des montagnes. Au début je faisais du ski et du snowboard sur les pistes.
D'un coup je me suis rendu compte de ce que je voulais vraiment. J'étais encore au ski-club mais je voulais tellement plus de liberté - ce que le snowboard me donnait précisément. Je suis tellement tombé amoureux de ça que j'allais vraiment rider tout le temps. J'ai fait mes premiers contests vers 14 ans et effectivement, j'ai eu de la chance, tout se passait super bien. A 16 ans j'ai carrément arrêté l'école pendant un an pour mieux me consacrer au snow et j'ai intégré un sport-étude Snowboard l'année d'après. A cette époque je voyageais tout le temps. A 16 ans j'ai pris l'avion pour la première fois pour aller en Chine, j'ai gagné le Junior Pro, je suis allé à l'Arctic Challenge donc c'était vraiment une année de fou, avec plein d'expérience.

On a entendu parler de ton histoire aux Deux Alpes pendant le Junior Pro. Tu t'étais coincé les doigts dans une porte de voiture et cherchais comment on dit "porte" en anglais, au lieu de crier ??? 

Haha, tu as entendu parler de ca ! haha... Une sacré histoire… J'étais avec Maurino, mon cameraman qui est maintenant mon beau frère puisqu'il est en couple avec ma soeur et ils attendent un enfant... BREF, on s'était connus à cet évent à la base. Il avait claqué la porte à station service alors qu'il y avait mes doigts bloqués dedans. Je ne savais pas quoi dire, à part "aHaharhffhghgggghee" !
Cette nuit là, c'était la veille des trainings, je n'ai pas pu fermer l'oeil de la nuit, je ne pouvais pas dormir parce que mon doigt devenait de plus en plus gros. A la fin de la journée, j'avais un doigt géant et c'était super douloureux. Le lendemain je ne sais plus si je suis allé chez le médecin ou voir quelqu'un mais c'était le premier trip de ma vie à l'étranger, et j'étais assez perdu avec tout ça. Je me rappelle avoir appelé mes parents en panique en leur disant : "je n'arrive pas à dormir, je ne sais pas quoi faire, aujourd'hui c'est les trainings…" mais au final ça c'était bien passé, j'avais bien ridé et plaqué mes runs, et le jour d'après c'était le contest.

Et tu l'avais gagné.


Oui, ça c'était bien passé…

Tout est allé très vite à ce moment là en fait.

Oui parce que l'année d'avant j'avais déjà gagné la plupart des contests en Allemagne et autour de chez moi... L'année d'après c'était les contests internationaux, donc tout est allé très très vite, et s'est très bien passé. Mais c'est là que j'ai eu de gros soucis : je suis tombé malade pendant un an et demi.



Elias, Bs 540° Stalefish


Tu peux nous en parler ? C'était dû à quoi, quelque chose lié au snowboard ?

Après le Junior Pro je suis allé à tous ces événements, ça a été beaucoup de pression pour moi. En fin d'hiver, quand je suis rentré de l'Arctic Challenge - qui était le dernier contest de la saison - j'ai eu une inflammation des poumons. C'était assez grave et j'ai dû aller dans une clinique spécialisée pendant 3 semaines. J'ai perdu 10 kilos en une semaine, c'était fou. Je ne savais même pas qu'on pouvait perdre autant de poids si rapidement. A partir de là, je suis resté malade assez longtemps, puis ça a commencé à aller mieux. J'ai pu sortir de l'hôpital, recommencer le sport, mais en fait je n'étais pas vraiment guéri. Je suis allé voir de nombreux docteurs pour voir quel était le problème. Ils me donnaient tous un diagnostic différent, certains disaient que c'était toujours l'inflammation des poumons, d'autres que c'était un problème d'estomac, ou d'autres encore que les problèmes s'ajoutaient les uns aux autres... J'avais l'impression que plus je cherchais, plus je trouvais, et plus je tombais malade. Donc... j'ai donc décidé de simplement retourner à l'école.

A ce moment tu ne ridais plus du tout ?


Non, je passais simplement du temps chez moi, à me reposer. C'était vraiment des moments difficiles pour moi, ne plus pouvoir rien faire, avec tout ce qui s'était passé les années précédentes.


Donc au bout d'un an et demi, tu reviens sur la neige ?

Oui, j'ai pu re-rider au bout d'un an et demi. Mais j'avais complètement été en dehors de la scène snowboard pendant cette année, et j'ai recommencé par rider juste pour moi. C'est à cette époque que j'ai vraiment découvert la poudreuse et le backcountry. Et l'hiver encore d'après, quand j'ai pu vraiment m'y remettre, j'allais rider avec mes potes dans ma station. Je me souviens qu'on avait eu un hiver vraiment exceptionnel au niveau de l'enneigement, et c'est là que j'ai eu certaines des meilleures journées de ma vie. C'est aussi là que je suis tombé amoureux du backcountry. Petit à petit j'ai pu rider plus fort, pu faire un peu plus... j'ai pu recommencer à construire ma carrière, étape par étape. J'ai retrouvé des sponsors et tout s'est mis en place petit à petit.

C'était quand tout ca ?

Il n'y a pas eu un jour précis où je suis tombé malade, ni un jour précis où je fûs guéri, mais en gros c'était la période 2005-2007...


Après ça tu reviens sur les gros contests comme le freestyle.ch, tu es même allé aux X-games une fois.


Oui, j'ai recommencé par faire du backcountry et de la poudre, mais ensuite je me suis remis au park. Il y a eu ce contest, le premier contest que je refaisais après toutes ces épreuves : le Crans-Montana Champs Open. Je m'étais qualifié en finale, mais j'ai été trop court sur un saut : je me suis cassé l'épaule et j'en ai eu pour une saison d'arrêt à nouveau.

Vraiment ? Premier contest et tu te casses l'épaule ?

Oui, après tout ce que j'avais fait pour me remettre sur pieds, quand enfin je pensais en avoir fini…  ça a été encore un sacré coup dur. 


Une saison de plus ruinée ?


Oui. Après ça j'ai recommencé le snow en Nouvelle Zélande, l'été. Puis j'ai repris l'école et le snow en même temps, tout en refaisant pas mal de contests. Ça marchait bien et j'ai commencé à me faire inviter sur de plus gros events comme le Air and Style.

C'était à l'époque ou il y avait les premiers double cork, et tu étais un des premiers riders à en faire, est ce que cela t'a aidé à être invité sur ces plus gros contests ?

Il me semble que c'était un peu avant les double que j'ai commencé à être invité, mais c'est vrai que ça a bien aidé. Ça faisait tellement longtemps que j'avais ce trick en tête... j'ai essayé à Hintertux un jour avant le Freestyle.ch, puis je l'ai refais pendant le contest et j'ai gagné la cross over session le lendemain.

C'est aussi à ce moment là que tu as commencé à filmer. On a cherché des vieilles vidéo parts de toi, de petites boites de production, en vain. En fait, tu as commencé à filmer... avec les Pirates ?

Oui, en quelques sortes. En vérité il y a une vieiiille vidéo dans laquelle j'étais, mais c'était il y a très longtemps, j'avais quatorze ou quinze ans. Après ça j'étais plus attiré par les contests donc je ne filmais pas du tout, et quand j'ai commencé à filmer vraiment, c'était avec les Pirates, oui.

Quel film ?

Jolly Roger. C'était cool parce que jusque-là, tout le monde me connaissait pour les contests ou le park. J'ai toujours aimé rider la poudreuse mais en solo, en parallèle des contests. J'ai eu cette chance de filmer, puis de faire ça à temps plein, et ça m'a ouvert de nouveaux horizons…

Avais-tu encore tes dreadlocks ? On nous a dit que tu a eu des dreads pendant longtemps…


Hahaha ! Oui mais non, pas cette année là ! Je crois que je les ai coupées l'année où je suis tombé malade. En revenant un peu sur le sujet, je tiens à dire que ça a été une année avec beaucoup de changements pour moi cette année là, donc j'en avais profité pour me couper les dreads. TOUT a changé à cette période : mes perspectives sur la vie ont été chamboulées. J'ai pris mes distances vis à vis du monde du snow, et tout ces phénomènes d'identification, le fait de n'être toujours qu'entre snowboarders... J'ai pris conscience de la fragilité humaine, que tout pouvait se casser d'une seconde à l'autre, j'ai beaucoup changé personnellement. Cette période est une partie importante de moi aujourd'hui.


Ce genre d'expérience est marquante... Mais tu as toujours l'air d'être heureux, je ne pense pas t'avoir déjà vu l'air triste ou déprimé… Suite à cette mauvaise expérience ?

Je crois que j'étais déjà comme ça avant ! Après ce n'est pas forcément le cas... C'est surtout que je suis toujours de bonne humeur quand je vais faire du snowboard, parce que j'aime ça ! Et comme on se croise dans le cadre du snowboard, j'ai toujours le sourire, parce que je suis heureux de faire ce que je fais. Mais il y a aussi des fois où je ne suis pas de bonne humeur, où je suis déprimé, et ça peut être chiant pour les gens autour de moi. Mais la plupart du temps j'essaye de garder le sourire, j'aime la vie !

Ton état d'esprit joue beaucoup sur ta capacité à bien rider, peut être plus que pour d'autres riders ?

Oui c'est sûr que c'est dur. Je pense que dans la vie les plus gros challenges ne se passent pas forcément à l'extérieur : il y a déjà tellement à faire avec nous-même, c'est ce qui est bien avec le snowboard. Tu es en constant défi avec toi même, ton corps et ton esprit. C'est pour ça que mon état d'esprit joue un rôle essentiel quand je ride. Quand je suis de bonne humeur, tout va bien, mais quand ça ne va pas, c'est comme si je ne savais plus rider. Et puis il est dur de savoir quels sont les bons choix à faire, compétition, filming... parfois je suis comme une feuille qui se ballade au gré du vent : convaincu d'une chose, puis de son contraire quelques moments après.

Quand on fait des recherches sur toi sur le web on voit souvent ton nom associé à d'autres français, les X-games avec Mathieu Crepel, avec les Pirates et Arthur Longo ou encore sur les trips Rip Curl avec Victor De le Rue. Tu as une relation spéciale avec la France, si ce n'est que tu es à moitié français, à moitié allemand ?


Hahaha, je ne sais pas. Ça s'est un peu déroulé comme ça, sans que je le décide trop. Mes sponsors étaient ou sont des marques basés en France (ndlr : Rossignol pendant longtemps, Rip Curl puis Dakine...) et m'ont un peu poussé dans cette direction, involontairement. Il y aussi plein d'endroit géniaux pour faire du snowboard en France, donc il était logique que j'y vienne pour rider. 

Mais de façon plus générale, j'aime la France. Il y avait la journée de commémoration pour la fin de la seconde guerre mondiale il n'y a pas longtemps. A l'époque de l'après-guerre ils avaient créé des échanges scolaires entre des étudiants français et allemands pour recréer de bonnes relations entre les deux pays et ma mère y avait participé. Une année, elle s'est rendue en France en vélo pour retrouver ses amis de l'époque, et recréer des liens ! Donc oui j'aime les relations entre la France et l'Allemagne, que ce soit dans le milieu du snowboard, ou plus globalement.

Handplant de bord de piste...


Parlons un peu de ta part dans la vidéo Pirate de cette année, tu as l'impression que c'est ta meilleure part ?

Oui ! Enfin... c'est assez intéressant de voir le résultat, qui est assez différent du ressenti et de ce à quoi on s'attendait. L'année d'avant, j'avais shooté avec le crew People. C'était la première année que je me consacrais uniquement et 100% au filming. Après ma maladie, j'essayais de combiner filming et contest mais ça ne marchait pas très bien car je me blessais souvent, et l'année avec le crew People a vraiment été pour moi la meilleure saison. J'ai shooté tout l'hiver avec mes meilleurs amis à Whistler. Cet année, l'hiver a été un peu plus compliqué, j'ai été dans tellement de pays différents que c'était beaucoup plus fatiguant. Mais au final, la video part rend mieux, donc c'est tout bon !

Quels sont tes projets, tes envies et tes rêves pour le futur ? Retourner en Alaska et filmer des grosses lignes avec des hélicos ?

C'est assez marrant parce que j'ai l'impression que mes rêves et mes objectifs pour le moment ne sont pas quelque part, loin. J'ai envie de construire quelque chose là où je suis en ce moment, me sentir chez moi à Innsbruck par exemple.
J'ai envie de montrer aux gens le snowboard de manière plus naturelle, et rider juste ce qu'il y a sur place. Mais aller en Alaska une fois par an, ça fait aussi partie du truc, c'est sûr ! Sinon j'aimerais continuer à filmer, filmer avec les Pirates, à Innsbruck. Tous ces objectifs sont assez complémentaires et réalisables, donc c'est vraiment dans cette direction que je veux me diriger.

Ride naturel... Qu'est ce que tu as pensé de Naturally, le film de Jake Blauvelt ?


Honnêtement j'ai trouvé ça un peu lent, je m'attendais à mieux… Disons qu'ils ont shooté pendant 2 ans avec des hélicos et mes attentes étaient très hautes. De plus j'ai trouvé que le film manquait un peu de spirit, même si toute la production est incroyable. Je pense que le film ne représente qu'une facette du snowboard, et au final je n'ai pas été vraiment touché par le film. C'était plus le cas avec le film Nike, Never Not.

Un truc que l'on a remarqué avec toi - que ce soit dans tes apparitions contests ou média - c'est que tu ne cherches pas à être le centre d'attention, mais plus à faire passer le snowboard en premier.

Merci, ça me fait plaisir que l'on me dise ça. Comme je te disais tout à l'heure, mes plus gros objectifs sont ceux que je me fixe à moi-même. Si le succès et la reconnaissance publique viennent en même temps, c'est tant mieux, mais ce n'est pas mon objectif premier. Quand je rentre à la fin d'une journée de snow et que je me demande pourquoi je fais ça, la réponse est toujours : "pour le plaisir". Et même si d'autres facteurs entrent en jeu comme l'argent, les sponsors etc… c'est toujours cet aspect de plaisir qui me donne envie de continuer à rider.


Tu te sens bien dans le monde du snow, pour le plaisir alors.

Oui ! j'ai eu une conversation assez intéressante hier, quand j'ai vu le film Nike Never Not, justement. J'ai baeucoup aimé qu'ils montrent la globalité du snow, la partie compétition du snow, etc... mais je suis aussi un peu sceptique sur le fait que certaines facettes du snow soient "jugées" d'une certaine façon, par certains riders. Ils parlent parfois de "la folie des machines qui font des triples corks pour les JO" ou des "kids qui ne font que du rail". J'aime avant tout la beauté de la variété, pour moi il aurait été important que les intervenants respectent vraiment chaque partie du snow pour ce qu'elle est.

Une des habitudes des snowboarders est de s'exclure eux mêmes du groupe général des autres snowboarders. Par exemple dans le film Nike, Justin Bennee parle de "la personne moyenne - the average person". Je ne connais pas de "average person" ! Il n'y a pas de "Average person" ! Tout le monde est unique et différent. C'est une façon de s'exclure d'un groupe juste pour se rendre meilleur. Les jibbeurs pourraient aussi respecter les gars qui font des triple cork, ou les compétiteurs respecter les gars du backcountry.
J'aimerais voir plus de tolérance et d'acceptation de la part des snowboarders. Pour moi peu importe le niveau de ride, ou les fringues que l'on porte, on est tous égaux du moment où on est dehors, en train de faire du snowboard. C'est ça qui compte vraiment pour moi.

J'aimerais voir moins d'exclusivité de la part des snowboarders. Cette exclusivité est tellement ancrée profondément dans le snow... Elle existe dans tous les domaines : tu n'es pas supposé grabber ici ou là, tu n'es pas supposé faire telle ou telle chose... tout cela va à l'encontre même de l'idée du snowboard, des libertés qu'ont dit avoir dans notre sport ! Et le snowboard devient de plus en plus étroit.
Au final ce que l'on fait est tellement loin de ce que l'on proclame. On dit qu'il n'y a pas de règles et que tout est libre ? Mais franchement, quand un gars avec une tenue hors du commun et un style pas top débarque dans un park, tout le monde le regarde d'un air bizarre en se demandant "qui est ce type ?"
C'est un peu comme dans la danse. Quand je suis sur le dance-floor, je trouve toujours ça cool de voir des gens chauds, qui se lâchent complètement, en dansant comme bon leur semble, sans se préoccuper des autres, et non pas en train d'essayer de jouer un rôle, ou de danser comme le voisin. C'est ça que j'aimerais voir dans le snowboard.

On t'as déjà vu danser, et tu sembles plutôt bien arriver à te lâcher...

Haha, oui j'essaye de me laisser aller, même si mon esprit ne me laisse jamais vraiment tranquille...

Mais tu te laisses déjà plus aller que la plupart des gens !

J'essaye oui ! La danse, c'est comme le backcountry. Il y a la montagne, qui est un peu comme la musique : tu ne crées rien, mais tu essayes de t'adapter en fonction de la nature et des reliefs qui t’entourent. Je réagis en fonction de mon ressenti sur le moment. En danse tu as tous ces mouvements, et c'est assez comparable aux tricks dans le snowboard. En musique quand tu vois toutes ces lignes qui oscillent en fonction du son, c'est comme des petites montagnes. Pour moi tout est un peu pareil. En snowboard la montagne offre des lignes et le snowboarder joue avec, au même titre qu'un musicien utilise des notes pour jouer sa musique.

Merci Elias, à bientôt !

Merci Fluofun, à bientôt !


Interview réalisée par pj lors du Festival The Reels à Annecy, septembre 2013.

8 Commentaires

komarke eh beh, les deux 180 sont certainement les deux plus belles tricks de l'année!

Connectez-vous pour laisser un commentaire

gary
gary très belle part!
Le nouveau Walsh et un bonhomme simple et intégre.

Connectez-vous pour laisser un commentaire

Seb.c
Seb.c c'est vrai qu'il y a un coté devun walsh dans son ride Gary. Très peu de grosses rotations au final, la video-part du gars qui n'a rien à prouver... les deux 180 front (normal puis switch pour ceux qui n'ont pas suivi) sont juste PAR-FAITS.

Et l'interview fait passer le bonhomme dans une autre dimension à mes yeux, je connaissais son style sur une board mais pas son histoire compliquée... Gros gros respect pour Elias.

PS : quelqu'un a une photo de lui avec ses dreadlocks ? héhé

Connectez-vous pour laisser un commentaire

sexlaux merci fluofun pour la part, je la cherchais depuis le snowgarden pour revoir ces 2 180 pour moi le best trikcs video pour cette année aprés je n ai pas vu la part de john jackson

Connectez-vous pour laisser un commentaire

@
@ Même si je ne le connais pas personnellement, il semble super humble et bien sympathique

Connectez-vous pour laisser un commentaire

Connectez-vous pour laisser un commentaire