Test Rossignol XV Sushi LF 2019

5 tests Rossignol XV Sushi LF.

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Note moyenne : 9,6/10
Columbia

Ride la comme Xavier !

Rossignol Xv sushi lf
Avis sélectionné
Profil du testeur : 32 ans | 1,86m | 95kg | Avancé | Hendaye
Taille testée : 145
Conditions du test : testée dans toutes les conditions possibles depuis 2 mois.
Cet avis matos est issu du programme de Tests Privés de Fluofun permettant à nos lecteurs de recevoir du matériel en échange de leur avis.
Rossignol - XV Sushi LF

Points forts

- Nouvelle façon de rider
- Stable
- Arme de poudreuse
- Magnifique

Points faibles

- Exigeante
- Peu adaptée aux pistes "défoncées"

La planche qu'il fallait cet hiver dans les Pyrénées :)


Tout d'abord un immense merci à Fluofun et ses partenaires des Tests Privés (ici Rossignol) pour cette super opération qui permet de découvrir des nouveaux produits ou des nouvelles marques !


Découverte de la board:

Houlaaaaa c'est vraiment tout petit cette affaire là. 

Ok c'est le concept de la Sushi (rappeler l'esprit des powsurf japonais des années 80-90), mais 145 cm de longueur, ça déconcerte mon mètre 87 et mes 95kg hivernaux.

Mais c'est aussi hyper large au niveau du nose. D'ailleurs au delà de la longueur de la planche, c'est ce nose démesurément large, ainsi que le rocker quasi interminable qui attirent le plus mon attention.


La finition est remarquable. Le top sheet est brillant, faisant bien ressortir le logo Rossignol qui est lui en mat, disposé de manière tronquée sur l'avant de la planche.

Le Rapala rouge (leurre spécial pour la pêche au Thon de ligne... Japon.... Sushi.... ils sont forts au market' chez Ross quand même) matche bien avec les Fixations XV. Oui d'ailleurs, cadeau bonux (pas de faute): les fixations sont expédiées en même temps que la planche. Ô joie infinie, 2 tests pour le prix d'un !!!

Le swallow pintail est vraiment beau, et la semelle se veut un rappel visuel du Makisu (natte pour rouler les makis). Cette dernière est très belle, avec en plus des effet de transparence au soleil, mais sera probablement vite gâchée en cas de rebouchages et autres réparations. 

En revanche, je suis moyen fan de la typo employée pour le mot "SUSHI". J'aurais préféré une calligraphie plus niponne (pourquoi pas en Kanji?). Mais c'est un détail.


Pour le montage des fixations, vu que c'est un shape assez spécial, je me fie aux repères placés au niveau des inserts, tout en gardant mes angles de référence : Goofy --> Ar -12° // Av +15°.


Bref, un produit de toute beauté avec une promesse de sessions pleines de poudreuse!

A ce stade, on souhaite juste que l'image et le shape de la Sushi ne soient pas juste un effet marketing, sinon la déception sera grande....


Première session/premières sensations:

Grosses chutes de neige, puis éclaircies : direction le Pic du Midi et le Taoulet au Tourmalet ! 

Quel magnifique spot pour découvrir la Sushi ! 

J'ai détesté...:(


Enfin détesté...disons plutôt que j'ai eu le sentiment de rien maîtriser, de me laisser diriger par ce petit bout de planche. 

Les cuisses en feu, les bras qui tournent dans tous les sens, des courbes mal gérées du bout des pieds, un manque de confiance qui empêche de prendre de la vitesse. Durant les premières descentes, j'ai perdu tous mes repères de glisse. Pourtant sur le papier tout devait être facile : board spéciale peuf, 30-40cm de neige sur les 2 jours précédents, des pentes parfaites pour tailler des grandes courbes en snowboard...


Je passe la board à un pote, qui en arrive a la même conclusion que moi : pas ouf...

La journée se termine par quelques pistes bosselées : immonde. Impossible d'avancer convenablement. Les genoux sont à la peine, les chevilles déjà en PLS, et le moral dans les chaussettes.


Trop d'attentes personnelles? Un produit trop spécifique aux forêts japonaises? Un manque de niveau pour ce type de planche?


Après 5 ou 6 sorties:

Je me refuse à croire que la Sushi puisse à ce point me décevoir. Ce n'est pas possible que Rossignol sorte un produit si exclusif. Certes la board est très marquée, avec un programme qui laisse peu de place aux doutes quant à son utilisation. Mais quand même ! Je devrais pouvoir en apprécier toutes les qualités dans des conditions incroyable dont nous bénéficions cette année.


Du coup c'est pas compliqué, je me "force" à ne plus utiliser que la Sushi. Quelles que soient les conditions, quelle que soit la neige, piste ou freeride, poudreuse ou trafolle, sortie rapide de 2h ou grosse journée non stop... Je veux comprendre là où ça pêche (... vous l'avez?)


Cela n'a pas toujours été agréable, mais à mesure des sessions, les douleurs s'estompent, la confiance vient, la vitesse augmente.... et surtout le plaisir s'installe.

Et après 1 mois et plus de 10 sorties, ça y est, tout devient limpide !!

C'était pourtant si simple, et même marqué dessus : XV. Et oui c'est un pro model de Xavier Delerue. Le type sait ce qu'il veut et nous propose une board adaptée à son style de glisse. 


Donc il faut y aller franco : vite et fort, droit et engagé !


En hors pistes : ce nose permet de charger sur le pied avant et de toutes façons, sans tail ne cherchez pas a conduire la Sushi en appuis arrière. Votre jambe ne tiendrait pas longtemps ! 

Et c'est un monstre de stabilité au final. Les virages (ou plutôt les courbes) se déclenchent très facilement avec de la vitesse, et l'accroche est phénoménale. Soyez rassurée, la Sushi ne vous lâchera jamais, même sur neige dure (type plaques de glace).

Le pop est assez bon et permet de rebondir comme il faut sur les reliefs qui se présentent à vous.

Lorsque la neige se fait plus profonde, ne changez rien. N'allez surtout pas transférer votre poids sur l'arrière. Restez bien solide sur l'avant. Avec un nose pareil, la board ne plantera jamais dans la neige !

La largeur entre les fix est aussi un facteur à prendre en compte : le transfert carre à carre doit être beaucoup plus franc qu'avec une planche "classique", et demandera par conséquent un peu plus d'effort (sans perdre pour autant de réactivité).


Sur pistes : à réserver uniquement au début de journée lorsque les pistes sont encore lisses et homogènes. Bon la Sushi reste quand même dédiée à la poudre, mais on peut largement l'utiliser sur pistes, à condition que celles ci soient propres. A l'inverse dans des champs de mines à touristes : c'est crampes, douleurs musculaires et articulations qui trinquent. La largeur de la planche flingue les jambes à force de déraper... :)

Le carving est fort accessible, la tenue à haute vitesse rassurante (pas de vibrations ou de perte d'accroche des carres), et le contrôle demande quand même de la puissance dans les jambes.

En gros, lendemain de cuite : pas de Sushi sur piste !!


Au final:


JE L'AIME !!!

On pourrait croire à un film à l'eau de rose de Woody Allen : des débuts difficiles, mais une belle happy end entre les deux personnages :)

Il aura fallu du temps et de l'abnégation pour comprendre comment elle marche, mais à présent je ne m'en sépare plus, au point que depuis que j'ai compris comment la rider, elle est devenue ma board de tous les jours !

A noter que je ne fréquente absolument pas les snowpark.


J'accepte volontiers ses "défauts" dans les mauvaises pistes en station, cela lui donne une saveur particulière qui me fait encore plus apprécier ses qualités le reste du temps.



Pour qui ?

A tous ceux qui aiment glisser vite et tout droit

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