Grâce aux "souvenirs" facebook, nous avons vu cette affaire ressortir dans notre fil d'actualité. Et là, ce fut comme une révélation : il nous fallait savoir si oui ou non la station de Ventron a vu ses mentalités évoluer.

Pour cela nous avons décidé de téléphoner à la station, en se faisant passer pour une famille dont le fils devait rejoindre la mère déjà en vacances à la station. Il était alors pour lui question de venir et louer un snowboard.

Thomas, notre stagiaire, s'est ainsi fait passer pour le fils, tandis que Thaïs a joué le rôle de la mère.

"Station : XXX oui bonjour ?

Thomas : Bonjour madame, je vous appelle car je suis originaire de Cernay et je voulais me rendre dans votre station ce week-end. Je pratique le snowboard depuis une dizaine d'années et je voulais savoir quel magasin dans la station pouvait me louer un snowboard pour ce week-end ?

Station : Alors... (on sent une certaine gêne), on est en période de vacances scolaires donc nous
n'acceptons les snowboards. Nous ne les acceptons pas les mercredis, week-ends, jours fériés et vacances scolaires. Par le fait, on n'en loue pas.

Thomas : C'est très anti-snowboard quand même...

Station : Voilà !

Thomas : Mais alors auriez vous une solution à me proposer, je ne suis disponible que durant les vacances...

Station : Le mieux ce serait de vous diriger vers une autre station, nous on ne les accepte pas."

La réponse est donc claire, tu fais du snowboard : tu vas ailleurs ! Thaïs a donc enchaîné en se faisant passer pour la maman de Thomas, qu'il devait rejoindre pour le week-end et qui est en rogne que la station le refuse.

Station : XXX oui bonjour ?

Thaïs : Bonjour, je vous appelle car je viens d'avoir mon fils au téléphone, il vient de vous téléphoner. Nous sommes actuellement en vacances dans la station et notre fils devait nous rejoindre pour le week-end. Il est snowboarder,  et là il vient de me dire qu'il ne peut pas nous rejoindre. 

Station : Non, on n'accepte pas les snowboards non.

Thaïs : Mais alors pourquoi vous n'acceptez pas les snowboards, je ne comprends pas !

Station : C'est une décision de la direction, depuis très longtemps, ça a toujours été comme ça. Ils préfèrent privilégier les skieurs plutôt que les snowboarders.

Thaïs : En faisant cela vous vous fermez à une certaine clientèle tout de même, vous en êtes conscients ?

Station : Oui tout à fait.

Thaïs : Et donc si demain mon mari veut faire du monoski ce n'est pas possible non plus ?

Station : Non plus.

Thaïs : Ah... les mots me manquent, mais je trouve ça... (pas le temps de finir)

Station : Si vous souhaitez vous pouvez nous envoyer un mail nous le ferons parvenir à la direction. 

Thaïs : Ce sera fait. En revanche, là, j'aimerais tout de même comprendre les raisons qui poussent une station à interdire l'accès aux snowboaders.

Station : Ce n'est pas interdit interdit, on limite l'accès aux snowboarders aux périodes où l'on sait qu'il y a moins d'affluence.

Nous notons alors que rien n'a changé et que visiblement les mentalités ne sont pas prêtes d'évoluer. Mais, afin d'en avoir le coeur vraiment net, nous avons également téléphoné à l'ESF de la station, simulant une envie de prendre un cours de snowboard. Étonnamment, le discours était là un peu différent !

ESF : ESF de Ventron, XXX bonjour, comment puis-je vous aider ?

Thaïs : Bonjour, je vous appelle car j'aurais souhaité réserver un cours de snowboard pour ce week-end.

ESF : Il n'y en a pas sur la station madame.

Thaïs : Et pourquoi cela ?

 ESF : C'est la direction de la station qui en a décidé.

Thaïs : Il y a une raison à cela ?

ESF : Euuuuh.... (instant de gêne pour la personne) c'est "soit disant" dangereux.

Thaïs : D'accord. Donc un snowboarder est plus dangereux qu'un skieur ?

ESF : Paraît-il ! (#coeuraveclesdoigts pour la personne qui compatis)

Thaïs : Et vous c'est pas trop pénible pour travailler ?

ESF : Tout à fait.

Thaïs : Ce n'est pas trop embêtant pour vous de ne pas pouvoir proposer ce type de cours ?

ESF : Si c'est embêtant mais on n'y peut rien madame.

En conclusion la station de Ventron reste sur sa position d'interdire le snowboard aux périodes d'affluence, une décision qui ne fait pas l'unanimité, mais qui n'est pas prête de bouger.