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Un week end au Air & Style

En route vers Ispo, nous avons passé deux jours à Innsbruck à l'occasion du Air & Style. Nous avions dans nos bagages des gens dont le job n'est pas le snowboard, alors on a trouvé intéressant de leur demander à eux de vous dire comment ont été ces deux jours. Ce qui va suivre est leur histoire. C'est Eric Willet qui remporte le contest devant Seb Toots et Alek Oestreng dans une finale sans triple cork, mais c'est encore une autre histoire.

article Air and style

En route vers Ispo, nous avons passé deux jours à Innsbruck à l'occasion du Air & Style. Nous avions dans nos bagages des gens dont le job n'est pas le snowboard, alors on a trouvé intéressant de leur demander à eux de vous dire comment ont été ces deux jours. Ce qui va suivre est leur histoire. C'est Eric Willet qui remporte le contest devant Seb Toots et Alek Oestreng dans une finale sans triple cork, mais c'est encore une autre histoire.

Air & Style Innsbruck 2013


Un road trip, c'est définitivement un truc à expérimenter.

La première raison devrait être parce que ça permet d'avoir une idée précise de votre potentiel de conversation, de votre capacité d'acceptation de l'inconfort et de votre seuil de tolérance aux mauvaises odeurs. La deuxième, est plus simple: ça fait du bien d'aller voir ailleurs une fois de temps en temps.

Entassez 4 jeunes gens dans une C3 rouge, pleine de matos photo, de sac de voyages remplis de vêtements « chics », de planchons qui glissent et d'un ordinateur non portable (on disait "de salon" dans les année 00, ça doit toujours être d'actualité), et envoyer les se farcir 7 heures de route, en traversant 3 pays différents (Lichtenstein compris), et observez.

Premier constat, la Suisse et ses voitures "sportives". La moindre automobile est préparée en version sport, y compris les petites urbaines. Et on ne vous parle pas du nombre d'Audi et de Mercedes que nous avons croisées / doublées sur la route.

Autre chose, si jamais vous vous lancez dans une traversée de la confédération Helvétique, préparez vous à affronter une armée de radars. Un flic robotisé tous les km en moyenne, lors des deux premières heures de route. Non, on ne déconne pas avec la législation routière dans le pays des montres et du chocolat.

Bref, après avoir traversé un autre pays du quart monde qu'est le Lichtenstein, nous découvrons l'Autriche et ses kilomètres de tunnels. Pas de bol, votre serviteur a une légère tendance à la claustrophobie, et les passages sous terrain de 20 mn deviennent assez douloureux. Heureusement grâce à une astucieuse combinaison chips / twix et rock&roll, le pire est évité...

 

Innsbruck est une charmante petite bourgade ostrogoth, coincée aux pieds des montagnes du Tyrol, et à la population qui, visiblement, assume sa sexualité. La multiplication des "sex centers" et clubs pour adultes nous semble en être une preuve difficilement réfutable. Une discussion passionnée, et quasi objective, nous amènera à la conclusion certaine que, malgré une grande gueule par rapport à nos voisins européens, les français sont des gros vantards, qui ont du mal à assumer leur sexualité. CQFD.

Considérations sexo-sociales mises à part, une fois la prise de nos quartiers de nuit grand luxe effectuée (merci Burn pour le logement au Hilton), nous enchainons illico avec une arrivée "pirate" sur le site de compétition. Les français ont la réputation d'être les racailles de l'Europe, et nous avons décidé d'entretenir fièrement cette réputation, en assurant un fin mélange de transgressions, et de grands sourires faussement timides. Oui, on sait ragasser, et nos hôtes autrichiens n'ont visiblement pas l'habitude de se voir forcer la main. A la rigueur de la culture tyrolienne, nous opposons notre french flair, et nos sourires ingénus, pour passer le nombre conséquent de check points (7) qui nous séparent du St Graal : le buffet. Que voulez vous, nous avons une réputation à défendre. Heureusement nos multiples bracelets colorés nous assurerons une entrée au clan VIP et, donc, à l'open bar. Nous sommes en Autriche. Nous dégusterons le breuvage local. En pintes.

 

Quelques membres de l'équipe sont puceaux de contest de Big Air, et à l'excitation du voyage s'ajoute celle de la découverte d'un évènement mondial, et orgiaque.

 

Une fois nos marques prises, et nos forces retrouvées, nous assistons à ce qu'il convient d'appeler une grande soirée de snowboard. En tant que NON fan des contests de in-run / 3 tours / réception, la perspective d'admirer Brian Iguchi, Terje Hakonsen, Devun Walsh, Ikaa Backstrom, Gigi Ruff, Mike Basich, Jamie Lynn, plaquer des bons gros backside air, donne une tout autre dimension à ce qui s'annonçait comme un gros apéro / contest de toupies.

Le charisme n'est pas qu'une histoire de gouaille. Un style, une fluidité, un bras qui dépasse, des épaules hautes, et vous comprenez illico pourquoi certains rideurs ne seront jamais que des machines à tricks. Parce que oui, la pratique de la planche à neige est avant tout une histoire de rigolade et de style.

Seppe Smits en 540 straight legs. oui, il tourne en l'air comme ca.

Nos hôtes autrichiens sont venus en masse acclamer les légendes et superstars du monde merveilleux de la planche qui glisse sur neige, et il n'est pas rare de retrouver, côte à côte, des jeunes gens piercés, tatoués, avinés en tenues XXL très colorées,  et un père de famille qui emmène ses jeunes enfants assister à un show de sport de glisse.

Un mix social aussi surprenant que réjouissant. Ici, la seule personne qui pète un plomb, c'est la pauvre stadiste qui enjoint à tout le monde (mais vraiment tout le monde !) de dégager les accès des gradins du saut à ski qui abrite l'événement de la soirée.

 

Nous assisterons également, mais de façon ultra brève, à des concerts de groupes locaux. La bien séance, et le respect de l'invitant nous oblige à taire notre point de vue au sujet de certains groupes vraiment mauvais. Oups...

 

Heureusement, une fois cette longue journée de travail terminée, nous nous dirigeons vers le centre d'Innsbruck, où nous croisons des groupes de jeunes gens manifestement houblonnés. Ici une jeune fille qui vomi dans une poubelle pendant qu'un prétendant lui tend une rose. Là une pro hoe qui veut à tout prix passer une nuit d'amour avec un (ou plusieurs) rider. Ou, encore ailleurs, une score girl (à ne pas confondre avec escort girl, ici pas besoin de payer) qui n'hésitera pas à harceler certains pros ou assimilés, affichant, sans la moindre inhibition, son ambition nocturne… Et c'est dans une ambiance plus que chaleureuse que nous retrouvons, à 2h du matin, une grande partie de la délégation des compétiteurs du lendemain, qui visiblement préféraient rouler des grosses galoches bien grasses aux petites blondes en présence, ou enchainer les canons entre amis, plutôt que d'aller sagement retrouver leurs couches. Après quelques heures passées à commander des bières en écoutant de la mauvais musique, mais en rigolant comme des tordus, nous décidons finalement de regagner nos pénates. La meilleure décision à prendre pour sauvegarder notre journaliste cred' alors que David Pitchi se faisait vider de la boite avec clé de bras pour la deuxième fois de la soirée.



 

Heureusement pour nous, le deuxième jour de contest commence à 15h, ce qui laisse le temps à certains d'entre nous de faire des interviews et de passer du temps avec les riders, et à d'autres de s'offrir une grasse matinée salvatrice dans un lit aux draps propres et qui sentent bon la décuve.

 

La deuxième moitié de l'évènement s'annonce beaucoup plus axée vers la performance que la veille.

La liste des forces en présence impressionne, et le degré de rotation s'annonce relevé. Depuis Mark McMorris jusqu'à Peetu Piiroinnen, en passant par le fantasque Stale Sandbech, le québécois Sebastien Toutant, ou encore le jeune japonais volant ultra-stylé Yuki Kadono.

Yuki Kadono


Les premiers runs se lancent, et on comprend très vite que la clé du succès sera dans la résistance du cuisseau et l'aptitude à engager le changement de rythme dans les duels. Mais au delà des performances pures, (ça vous pourrez les voir dans la vidéo), c'est bien le style et l'amplitude qui retiendront notre attention, pourtant volatile.

Le fantasque Stale qui nourri ses runs d'un style incisif et d'une folie toute scandinave, finissant la compétition sur un front 5 alors qu'il venait de plaquer le premier triple cork de la soirée. Le japonais Yuki Kadono qui replaque tout (vraiment tout) 10 mètres plus loin que tout le monde, et sans jamais laisser trainer une main, ou même marquer le moindre déséquilibre. Une forme de pureté totale dans un engagement hors de raison. Yes, Yuki !

Pour parler snowboard, parce qu'il paraît qu'on est là pour ça, Peetu plaque 5 mètres plus loin que Yuki (on vous laisse imaginer), Seb Toots assure ses runs et [spoiler alerte] grâce à une deuxième place, remporte le titre de Champion du Monde TTR de Big Air après un début d'année plutôt calamiteux. Le cousin québécois ne cachera pas sa joie de soulever le magnifique trophée blanc, qui devrait être du meilleur effet dans une vitrine en merisier laqué. Eric Willet gagne l'épreuve, grâce à une certaine consistance, mais surtout une intelligence dans le jeu. Il a su en garder sous la pédale, quand le dernier run des finales a plus ressemblé à une course de "Taylor Swifitng" (Cf SouthPark) sur le landing qu'à une explosion de snowboard champagne. Celle là a bien eu lieu, mais plus tôt dans la journée quand Seppe Smits, Seb Toots, Maxence Parrot, Stale ont emballé le public, à grands coups de surenchérissements, et d'émulation toute amicale.

 

On a eu l'intention de vous raconter toute l'histoire des rotations du week end, mais Seb Toots a très bien résumé tout ça en conférence de presse, en répondant à un journaliste qui l'interrogeait sur son choix de figure, à savoir son refus du triple cork en finale: "à un moment, on a vu beaucoup de triple, aux X-games il n'y avait que ça des triples, mais il faut aussi se souvenir qu'il y a d'autres tricks, et que le snowboard est aussi une discipline de style et de fun.".

Tu l'as dit bouffi !

 
Seb Toots, Eric Willet, Alek Oestreng
 

 

 

 1 Eric Willet

2 Sebastien Toutan

3 Alek Ostreng

Texte: Pierre-Henri Lettré

Photos: pj

 

2 Commentaires

cac59
cac59 le straight legs revient a la mode...!

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Aaaarh kolossâleuh fôteuh d'orthôgrâfeuh
Aaaarh kolossâleuh fôteuh d'orthôgrâfeuh ... du coté de "l'Autriche est ses kilomètres de tunnels" !!

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