Twisted Tricks : le report complet.

HO5 + park privé + riders d'un peu partout + Pyrénées + vodka-picon-viandox = une sacré session.

Une sacrée session = gros portfolio + report + video en exclu.

Fin de saison dans les Pyrénées. Je traduis pour ceux qui n'ont pas compris : il fait 20°C, les pistes ne sont plus que des langues de neige au milieu des prairies déjà vertes - limite avec les vaches à côté - et Coincoin, Mathieu Crépel et Victor De le Rue sont en train de dire des conneries sur le plat d'un big-air plutôt que de rider. Non là c'est pas honnête de ma part, parce qu'il y a un détail dont je ne vous ai pas encore parlé : y'a tempête de vent.

En effet ça fait deux jours qu'on est ici et personne n'a encore fait le moindre trick ! Le vent souffle à décorner des poneys, et la scène devient de plus en plus grotesque : un park privé pour un crew gigantesque avec au moins six photographes, autant de cameramen, le double de shapers et de pisteurs avec leurs skidoos, et tout ça pour une quinzaine de riders qui viennent de tous les pays d'Europe en train de s'installer dans des transats et essayer de faire une sieste sans s'envoler.

Tout ça commence à ressemble à un bon gros gaspillage de thunes lorsque Marco Smolla se met à shaper un micro kick sur le coping des big-airs. Le kick ne fait pas plus de 15 cm de haut, il remonte à pied dans l'indifférence générale et hop il fait un backflip. Eh ouai les gars, vous avez bien vu, il a fait un PUTAIN DE BACKFLIP DE 20CM DE HAUT ! Les gars se lèvent un par un et la magie du snowboard opère. On shape des micro-modules à droite à gauche, on creuse une tranchée géante au milieu du flat, tout le monde se met à shredder et on se fend la gueule. Les personnes qui se connaissent pas commence à discuter entre elles, la journée part en contest de handplants sur un truc qui était sensé être un kick à la base et on s'éclate. Nosegrab, invert, japan, tout y passe.

Finalement le vent se calme un peu les jours suivants, les modules préparés soigneusement par les gars de HO5 sont honorés de grosses traces de carre l'un après l'autre. Coincoin fait des swich back 9 tout veners alors que les autres en sont encore au speed-checks, normal. Delerue quant à lui pose rodéo puis swich rodéo, à l'aise. Christof Weber qui a imaginé les modules avec Xavier Marcou, n'oublie pas son passé et balance de gros tricks lui aussi. Le cousin de Xavier s'illustre sur le hip avec un beau 180 back tail.

Le ciel est bleu, la neige est molle, le park a été retourné, c'est le moment de faire des trucs qu'on fait pas d'habitude comme des benihana pour Crepel, des frontflips to fakie pour Marc Swoboda, et parler anglais pour Coincoin.

Le dernier jour, vient l'heure de vérité pour le "shark", ce kick en forme de dorsale de requin, sensé être ridé comme une courbe de pipe mais avec un landing de kicker 20 m plus loin. Personne n'a encore osé, ce qui se comprend. C'est encore Weber qui s'y colle et passe le gap comme portée par une petite fée rose. Essai après essai, lui et Markus Keller apprivoisent la bête jusqu'à vraiment le rider comme une courbe de pipe, et y claquer un gros method des papas.

Ces quelques jours seraient restés pour moi un souvenir parfait si les gars avaient pas eu l'idée de diner au refuge du col du Tourmalet, pour l'ambiance. Vin rouge, plat local, et Jinette au bar qui propose de faire les shots qu'on veut. Mauvaise idée, très mauvaise idée. Le jeu de dés qui était en place se transforme en jeu à boire, avec pour le perdant le shot préparé par le précédent. Votre envoyé spécial s'est bien entendu récolté les deux vodka-picon-viandox et une sacré chiasse fulgurante. C'est donc sur cette note agréable que je vous laisse avec les photos !

Texte et photos > Jérôme Tanon